Les utilisateurs de solutions phytopharmaceutiques ont signé une charte qui engage à avoir de bonnes pratiques pour de bonnes relations de voisinage.
Le dialogue et la pédagogie sont les maîtres mots de la récente charte riverains, signée par les principaux acteurs agricoles du département (voir encadré) ce mardi à la mairie de Plougastel-Daoulas. Ce document pose noir sur blanc les pratiques d’utilisateurs de produits phytopharmaceutiques déjà largement employées par la profession, comme « l’obtention d’un Certiphyto, le contrôle de son matériel de pulvérisation, ou la prise en compte des données météorologiques avant traitement », énumère Jean-Alain Divanac’h, président de la FDSEA 29. La charte riverains permet également d’asseoir les conditions d’un dialogue local plus serein tout en impliquant les maires dans une meilleure prise en compte du contexte agricole lors de l’instruction des projets d’urbanisme.
Attirer en milieu rural
Pour Dominique Cap, maire de Plougastel-Daoulas et président de l’AMF (Association des Maires du Finistère), « notre position est claire sur l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. On ne rentre pas dans la psychose, nous sommes du côté des agriculteurs : nous connaissons le chemin parcouru par la profession, il ne faut pas les stigmatiser mais plutôt les accompagner ». Didier Goubil, maire de Poullaouen, abonde dans ce sens et ajoute « qu’il nous faut cette charte, car les néo-ruraux peuvent ignorer ce qui se passe en milieu agricole. Sur ma commune, je constate de très bonnes relations entre riverains et agriculteurs ».
Jean-François Appriou, président de Coop de France Ouest, rappelle que les agriculteurs utilisent des OAD (outils d’aide à la décision). « Il n’y a pas de traitement systématique, les techniciens des coopératives et des négoces participent à un conseil à la carte, ainsi qu’à l’élaboration du BSV (Bulletin de Santé du Végétal). Ces conseils sont devenus très pointus ». Le responsable aussi administrateur chez Triskalia, remarque que « la pyramide s’est inversée : les bonnes pratiques viennent parfois d’agriculteurs et sont remontées pour être diffusées à toute la profession ». Ce document, qui découle d’une charte déjà signée au niveau régional, répond à l’obligation prévue dans la loi EGA de formuler les engagements des utilisateurs de produits phytosanitaires vis-à-vis des riverains avant le 1er janvier 2020.