Lancée lors des semis de maïs 2019, la démarche « Sérénity », conçue par Triskalia, a tenu toutes ses promesses. En respectant les fondamentaux « sol, semis, semoir », les rendements en maïs fourrage et grain ont été globalement bons malgré des conditions climatiques difficiles.
L’offre « Sérénity » a pour objectif de placer la semence de maïs dans les meilleures conditions agronomiques au semis. Ce bon positionnement doit permettre à la plante de résister aux nombreuses agressions qu’elles soient liées au climat, aux ravageurs ou encore aux maladies tout au long de son cycle de végétation. Plus la plante est mise en milieu favorable, plus elle va exprimer son potentiel de rendement.
Réflexion très en amont du semis
Au niveau du sol, il est nécessaire de favoriser, autant que possible, les rotations sur plusieurs années en alternant les différentes cultures : graminées, légumineuses, crucifères. La réalisation d’analyses de terre (tous les 5 ans) permet d’évaluer la bonne activité biologique et microbienne du sol. L’analyse offre également la possibilité d’ajuster la fertilisation, qu’elle soit organique ou minérale. Le choix et la date de destruction des couverts vont jouer un rôle important quant au comportement du maïs. En améliorant la structure du sol, le couvert peut apporter, en fonction de l’espèce, soit de l’azote soit du carbone. Dans tous les cas, ils doivent être détruits tôt (février) si on ne veut pas pénaliser la culture. Les effluents organiques pailleux sont à épandre dès février-mars pour être disponibles dès le sevrage du maïs (5-6 feuilles). Les effluents liquides sont, quant à eux, à épandre plus tardivement (avril). Un enfouissement lors de l’épandage, ou très rapidement après, limite les pertes d’azote par volatilisation mais également, les attaques de ravageurs (mouches de semis).
[caption id= »attachment_43559″ align= »aligncenter » width= »720″] L’enrobage de la semence Sérénity est composé d’oligo-éléments, de bactéries ou de biostimulants.[/caption]
Vigilance aux semis
Un semoir bien réglé est gage de sécurité. Les équipes Triskalia ont réalisé, en collaboration avec nos partenaires semenciers, environ 400 réglages de semoirs sur l’ensemble de la Bretagne en 2018-2019. Un gros travail a été réalisé ; mais, il reste encore beaucoup à faire pour bien positionner la graine, l’engrais starter et éventuellement l’insecticide. Il est absolument nécessaire de vérifier la profondeur et la densité des semis, la pression des pneus, l’usure des éléments semeurs, le bon fonctionnement des microgranulateurs… Il est possible de semer tôt, à partir du 10-15 avril, mais il faut toujours respecter certains principes de base : température du sol à 10 degrés, bon ressuyage, prévisions météo favorables à 10 jours, pas de risque de gel… L’Outil d’aide à la décision (OAD) « Adequat semis », avec plus de 650 connections, conforte la décision de déclenchement des semis. Un apport d’engrais starter est fortement recommandé pour favoriser le bon démarrage de la culture. Une culture qui démarre bien est plus résistante aux agressions extérieures : ravageurs du sol et aériens, aléas climatiques…
Enrobage bionutritionnel de la semence
Pour avoir une émergence optimale, la faculté germinative des semences est primordiale ainsi que l’énergie germinative. La coopérative est très attentive à la bonne qualité des lots fournis par les semenciers. Depuis l’année dernière, Triskalia commercialise des semences (Sérénity) avec un enrobage bionutritionnel. Cet enrobage à base d’oligo-éléments, de bactéries ou de biostimulants, a pour but d’activer le démarrage, de développer plus rapidement le chevelu racinaire, d’homogénéiser la levée et d’engendrer un sevrage plus rapide. Tous ces indicateurs ont été constatés et mesurés au champ en 2019 et prouvent l’intérêt de la démarche.
Et pour 2020…
D’autres pistes sont à l’étude, telles que les plantes ‘appâts’ semées en même temps que le maïs pour servir de leurres aux ravageurs. Les densités de semis, trop souvent sous-estimées, sont préjudiciables au rendement surtout en cas d’aléas. La réduction des écartements de lignes de semis semble également être un bon levier à travailler.
Les conditions climatiques ont été particulièrement difficiles tout au long du cycle de végétation : froides et humides en début de cycle, caniculaires en juillet, humides en septembre et octobre. Le fait majeur de l’année 2019 restera les nombreuses attaques de ravageurs : mouches de semis, corvidés, taupins, ou encore oscinies géomize. Les fondamentaux « sols, semis, semoirs » ont permis de mieux passer ce cap difficile. Il faut continuer dans cette voie.
André Yvinec / Triskalia