Les chantiers de récolte difficiles conduisent à être vigilant vis-à-vis du risque mycotoxine.
« Dans nos analyses rapides de DON, les 1ers résultats montrent une moyenne en mycotoxines plus élevée que la normale. Il y a des disparités entre parcelles, avec des maïs sains, d’autres sont plus chargés », explique Solène Launay, conseillère nutrition pour le groupement de producteurs Evel’Up. Les moisissures présentes sur les épis au champ sont rentrées dans les silos, les conséquences en porc peuvent être graves, en touchant divers postes comme la reproduction, la croissance, ou affecter les fonctions rénales.
Analyser pour sécuriser
La conseillère nutrition rappelle que l’analyse de ses matières premières est une méthode simple et rapide à mettre en œuvre. « Selon la sévérité de la charge en mycotoxine, il faudra parfois pousser l’analyse en laboratoire, pour discerner les 6 grandes familles. Les DON sont celles que l’on retrouve le plus régulièrement, mais d’autres toxines issues de champignons comme la zéaralénone ont pour conséquence des risques plus importants de troubles de la reproduction ».
Une fois qu’elles sont rentrées dans le silo, l’éleveur devra « soit réduire la part de matières premières touchées par ces moisissures, soit complètement les écarter des formules d’aliment, surtout sur des animaux fragiles comme les truies ou les porcelets ». Une synergie peut même se créer suivant les familles de mycotoxine présentes dans le maïs, avec un effet combiné plus fort sur les animaux. « Elles peuvent avoir pour origine le champ, mais peuvent aussi être déjà présentes dans le milieu de stockage, avec une flore fongique qui se développe dans les silos ». Le nettoyage du site avant réception du maïs est primordial pour éviter leur prolifération.
Des silos tour plus aléatoires
Quel que soit le mode de stockage, en maïs grain humide ou en grains inertés, la contamination est similaire. Il ne faut cependant pas oublier que la majorité des mycotoxines a pour origine la parcelle, des cultures saines succédant à des cultures contaminées lors du battage. « Le maïs grain humide stocké à plat sera brassé, la contamination sera plus diffuse, contrairement à un silo tour où des pics de mycotoxine peuvent être observés toute l’année, correspondant à des livraisons en provenance de champs contaminés ». Selon le niveau de contamination des matières premières, la mise en place de produit anti-mycotoxines dans l’aliment peut s’avérer nécessaire. Ces capteurs de mycotoxines agissent soit par absorption avec des argiles, du charbon actif ou des levures, ou par biotransformation, grâce à des enzymes qui désactivent les mycotoxines au niveau du tube digestif.