Toutes qualités confondues, le prix réel du lait était de 359 € sur l’année 2018 et de 361 € sur la campagne 2018/2019.
Si la demande mondiale est forte, elle demeure soumise à plusieurs questions d’ordre géopolitique, dont le Brexit fait partie. Dans le but de limiter la déstabilisation des marchés, le Royaume-Uni devrait appliquer une taxe de 0 % sur les produits laitiers importés. En contrepartie, une dévaluation de la monnaie ainsi qu’un reflux de produits irlandais sur le marché de l’UE représentent des risques à ne pas écarter.
La politique commerciale des États-Unis est un autre facteur géopolitique susceptible d’avoir un impact sur le marché du lait. En effet, l’OMC a autorisé les douanes américaines à pratiquer de nouveaux tarifs envers l’UE et les produits laitiers sont concernés. Dans la mesure où les trois-quarts des volumes de fromages importés aux États-Unis sont européens, la hausse des droits serait de 25 % sur la quasi-totalité des fromages et des beurres européens. En parallèle, il convient de ne pas négliger les conséquences d’une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.
Notons également qu’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Viêtnam a été signé. Il devrait entrer en vigueur début 2020. Les poudres de lait et les fromages concernés seront alors exonérés de droits de douane. Enfin, selon les spécialistes d’Eurodairy, la demande mondiale d’ici 2030 serait de 182 Mt dont 10 % de lait bio. En conséquence, le prix estimé se situerait entre 380 et 390 €/1 000 L.
Un marché dynamique mais insuffisant
Les impacts des événements climatiques ne sont pas à négliger. En effet, si le marché mondial est dynamique, en France, la collecte a fléchi en raison de la deuxième sécheresse consécutive. De ce fait, les exploitations sont toujours en train de consolider leur trésorerie. Bien que le marché soit porteur, les charges progressent en raison notamment de ces épisodes de sécheresse.
Du côté de la filière biologique
Gwenn Guillou / Cogedis