Début décembre, quatre établissements bancaires français dont le Groupe Arkéa ont été agréés pour accéder à un nouvel instrument financier. L’Initiative nationale pour l’agriculture française est un fonds de garantie qui doit permettre d’accompagner les exploitants s’engageant en faveur de la transformation du modèle agricole. Explications.
Dans le sillage des États généraux de l’alimentation, le gouvernement avait annoncé, fin 2017, une dotation d’un montant de 5 milliards d’euros pour le volet agricole de son Grand plan d’investissement (GPI). Courant jusqu’en 2022, ce programme s’articule autour d’un triptyque : la transformation de l’amont, l’amélioration de la compétitivité de l’aval, ainsi que l’innovation et la structuration des filières. Dans le cadre du premier axe, l’État et le Fonds européen d’investissement (FEI) se sont associés pour lancer, début décembre, l’Initiative nationale pour l’agriculture française (Inaf). Concrètement, il s’agit d’un fonds de garantie destiné aux projets visant la montée en gamme, la création de valeur ajoutée et la transformation des systèmes de production. Avec, dans le même temps, l’objectif de soutenir le renouvellement des générations, via l’installation de nouveaux agriculteurs.
Un outil innovant qui, pour Didier Guillaume, constitue « le point de départ d’une nouvelle offre de financement pour l’agriculture française ». En effet, aux yeux du ministre, « jusqu’à présent, les agriculteurs prenaient trop de risques pour certains investissements ». Là, à travers l’Inaf, la garantie des prêts est prise en charge afin de permettre aux exploitants de mener à bien leurs projets de développement.
Connu dans les grandes lignes
Fidèle à sa vocation de banque territoriale et avec la volonté d’accompagner la profession dans la transformation du modèle agricole, Arkéa a postulé, début 2019, afin de permettre à ses sociétaires de Bretagne et du Sud-Ouest de bénéficier du dispositif. Retenu aux côtés de trois intermédiaires financiers nationaux, le groupe coopératif prépare actuellement la sortie opérationnelle de son offre Inaf, attendue au cours du premier trimestre. Mais les grandes lignes en sont déjà connues. « Nous proposerons cette garantie sur des prêts amortissables, précise-t-on ainsi au CMB. Elle concernera des crédits d’un montant maximum de 2,5 millions d’euros et d’une durée allant de 12 à 144 mois. Et, en contrepartie de la garantie qui nous est apportée, nous réaliserons un effort financier sous la forme d’une bonification du taux du prêt ».
Associant des ressources nationales (54 millions d’euros) et européennes (45 millions), ce fonds de garantie de l’Inaf, par le jeu de l’effet de levier, devrait permettre d’accompagner plus d’un milliard d’investissements. Ouvert à la fois aux personnes physiques, aux candidats à l’installation et aux différentes formes de sociétés agricoles, il profitera, selon les prévisions établies rue de Varenne, en premier lieu aux projets visant les attentes des consommateurs (33 %). Viendront ensuite les dossiers liés à la transformation des modèles agricoles (29 %), à la diversification des activités et des revenus des exploitations (24 %) et, enfin, à la remise à niveau d’actifs ne répondant plus aux meilleures pratiques internationales (15 %). En termes de filières, l’élevage sera le principal bénéficiaire de la mesure (58 %), suivi par les céréaliers (23 %) et la viticulture (12 %), devant le maraîchage, l’arboriculture et l’horticulture (9 %). À noter que la Bretagne, où les deux établissements leaders ont été agréés, sera la région la mieux dotée avec une part évaluée à 12 % du total du fonds.