Sous la pression, l’œuf code 2 remplace progressivement le code 3.
Le basculement vers l’alternatif se poursuit. Au niveau européen, de 8 % des effectifs de poules pondeuses en 2008, les œufs alternatifs atteignent 50 % des effectifs en 2018. Cette moyenne cache des disparités très importantes entre pays.
La France, premier producteur européen
Les cages restent nettement majoritaires en Portugal (90 %), Espagne (82 %) et Pologne (85 %). À l’inverse certains pays produisent hors cages très majoritairement : Autriche (99 %), Allemagne (93 %) et Pays-Bas (84 %). La France reste le 1er producteur de l’Union européenne devant l’Allemagne et l’Espagne. En France les effectifs en système alternatif sont estimés à 42 % en 2018 contre 19 % en 2008. Selon l’interprofession de l’œuf (CNPO), l’objectif d’avoir 50 % des poules issues d’élevages alternatifs sera atteint en 2021. La France serait donc en avance sur l’abandon des poules en cages par rapport à l’engagement pris dans le cadre des EGA.
218 œufs/Français/an
En Europe, la consommation d’œufs par habitant (œufs coquille + ovoproduits) s’élève à 216 œufs. Là aussi ce chiffre est très variable d’un pays à l’autre : le Danemark est le gros consommateur d’œufs avec 301 œufs/ habitant et la Pologne est le pays qui en consomme le moins avec 183 œufs par habitant. La France se situe à un niveau médian avec 218 œufs/habitant/an, en progression de 2 %. Les œufs vendus en magasins provenant d’élevages alternatifs représentent 58 % des achats. De janvier à octobre 2019, les achats des ménages progressent (+1 %) avec un prix en hausse de 4,2 %. Les achats d’œufs de pondeuses en cages reculent de 13,6 % au profit des achats d’œufs alternatifs : œufs bio (+19,9 % ); œufs plein air (+ 14,8 %) et œufs au sol (+ 85,4 %). Par contre, les œufs Label rouge ont moins la faveur du consommateur avec un recul de 9,3 % sur la période.
Sous la pression des distributeurs, des médias et des associations « welfaristes », la mutation se poursuit. Les producteurs d’œufs de pondeuses en cages se positionnent progressivement sur l’œuf alternatif en tenant compte des contraintes liées à leur exploitation : situation financière (annuités restantes sur les investissements en cages de 2012), capacité d’investissements (volières) et disponibilité en foncier (4 m2 par poule pour le plein air et le bio). Cette transition est nécessaire pour les producteurs pour assurer la pérennité de leur exploitation. L’élargissement de l’interprofession de l’œuf à la grande distribution montre aussi que la filière n’a pas d’autre choix que de s’adapter à ces nouvelles tendances de société…