Le charcutier ne s’est jamais vendu aussi cher depuis 1992. Mais pas question de se laisser « griser », tempère François Pot, président du MPB.
Le marché du porc semble ne plus avoir d’opposants. Du moins se taisent-ils. À 1,496 €/kg en moyenne annuelle en 2019, silence dans les campagnes. Même les éleveurs les plus critiques ne s’épargnent pas ce petit bonheur de se précipiter chaque lundi et jeudi sur leur smartphone pour voir « combien fait le cochon aujourd’hui ».
Situation fragile
« Le marché tient son rôle », s’est contenté de résumer François Pot, lors de la traditionnelle réunion des vœux, jeudi 8 janvier à Plérin. Le même rôle depuis sa création en 1972 : « Mise en vente des animaux, fixation du prix, équité entre éleveurs, opérateurs ».
« La situation reste fragile et nul ne sait prédire la marche en avant de la maladie aux quatre coins de la planète », a poursuivi le président. Façon de rappeler que la bonne tenue des cours du porc tient d’abord à la situation sanitaire mondiale qui a transformé la Chine en gigantesque débouché pour l’Europe. Or, avec une peste porcine aux frontières de l’Allemagne et de la France, le risque de basculement d’un marché suspendu à la propagation d’un minuscule virus est grand. « Tirer des plans sur la comète pour 2020 est un jeu hasardeux vu le contexte sanitaire mondial où personne n’est à l’abri », en convient François Pot. Mais pour l’heure, les éleveurs profitent à raison de la situation présente pour consolider les trésoreries et se projeter dans le futur. « Il était grand temps que les lignes bougent pour éviter un marasme sans nom », s’est félicité le président du MPB non sans penser au nécessaire renouvellement des générations. Et de citer le contre-exemple de la filière anglaise qui a vu sa production divisée par deux. « Exemple à ne vraiment pas suivre… ».