En 2019, les éleveurs sont passés de la souche de poulets JV à la JA 87 de chez Hubbard. « C’est un poulet avec une croissance moins rapide, une meilleure qualité en présentation carcasse et un intérêt organoleptique lié à la croissance plus lente », décrit Pascal Le Floc’h, président de Yer Breizh. Cette nouvelle souche permet de proposer un poulet différent des concurrents brésiliens et ukrainiens. Mais les éleveurs bretons n’y trouvent pas tous leur compte.
« Avec la souche JA 87 nous arrivons à des indices de consommation (IC) de 1,75 alors que nos concurrents qui élèvent du Ross ou du Cobb sont à 1,5 d’IC pour un poids cible du poulet à 1,4 kg. Il faut 34 jours d’élevage avec cette nouvelle souche pour atteindre le poids de 1,4 kg alors que du Ross y arrive en 28 jours. Une augmentation de la durée d’élevage qui n’a pas été compensée par des vides sanitaires plus courts ce qui a impacté négativement les marges annuelles », déplore Marc Cornec, président de l’association des éleveurs Yer Breizh. Les éleveurs qui pouvaient faire jusqu’à 8 lots par an tombent à 7 lots annuels en changeant de souche pour une marge PA moyenne de 7,5 €/m2/lot. Pascal Le Floc’h précise : « Le contrat a été revu pour compenser la baisse du nombre de lots. »
Marc Cornec constate que beaucoup d’éleveurs sont malgré tout contents de cette nouvelle souche qui est plus facile à élever, avec moins de mortalité, moins de déclassement à l’abattoir et une meilleur viabilité. « Ces poulets acceptent d’être élevés dans des bâtiments vieillissants et cela n’encourage pas les éleveurs à investir. »