La FDSEA 29 considère que plus de la moitié des parcelles agricoles vont être impactées par l’interdiction de traiter à proximité des habitations entraînant des pertes directes pour les agriculteurs et des charges supplémentaires.
« Ces derniers mois, des activistes anti-phyto de synthèse ont fait naître une peur irrationnelle de l’exposition aux produits de protection des cultures dans le déni total des évaluations de risque exhaustives, des normes en vigueur, et du professionnalisme de leurs utilisateurs », écrit la FDSEA 29 dans un communiqué de presse. Jean-Alain Divanac’h, président du syndicat finistérien ajoute : « Les décisions du Gouvernement n’ont pas été épargnées par ces non-sens. Tout en rappelant que les produits phytosanitaires ne sont homologués qu’en l’absence de risque pour la santé et l’environnement, le Gouvernement laisse place au doute en imposant dorénavant des interdictions de traitement à proximité des riverains et des personnes vulnérables, sur 5 m, 10 m, 20 m. »
Pourtant, les agences sanitaires ont défini les doses et les conditions d’application pour que ces utilisations soient sans risque. « Faisons-leur confiance. Nous utilisons des produits autorisés, nous n’avons pas à payer la défiance vis-à-vis des scientifiques. Avec l’arrêté et le décret du 27 décembre 2019, voilà que des surfaces agricoles productives nous sont encore retirées sans aucune compensation financière », alerte Jean-Alain Divanac’h.
Un risque de conflits avec le voisinage
Compte tenu de l’habitat particulièrement diffus dans les campagnes et de la petite taille des parcelles, « les agriculteurs finistériens vont être considérablement impactés » . Plus de la moitié des parcelles agricoles sont concernées et subiront des pertes directes et des charges supplémentaires. « C’est inacceptable, le gouvernement croit-il sincèrement nous donner les moyens de nous adapter avec un plan d’accompagnement ponctuel de 25 millions d’euros soit 56 euros par exploitation ? Quel mépris pour les agriculteurs. Ces obligations de distances techniquement mal établies risquent de générer incompréhension et conflits avec le voisinage. Au lieu de cliver les campagnes et d’alimenter les peurs, nous prônons les bonnes pratiques et les progrès techniques à déployer pour assurer à nos riverains d’être en sécurité à proximité de nos parcelles. »
C’est l’objet de la charte « riverains » signée en décembre dernier par la FDSEA du Finistère et dix autres acteurs agricoles et non agricole du département. « Nous voulons garder les moyens de produire une alimentation saine sur l’ensemble de nos parcelles, dans le respect de l’environnement de nos voisins qui est également le nôtre. La FDSEA du Finistère refuse la mise en œuvre de ces textes dans les conditions actuelles », conclut Jean-Alain Divanac’h.