Le président de la République a promis. Et quand un président promet… Ce sera 1 000 € de retraite minimum pour tous, a-t-il dit. Même pour les agriculteurs. Sauf que 1 000 €, ce sera seulement pour les futurs retraités à partir de 2025 ; quid donc pour les agriculteurs qui ont déjà fait valoir leurs droits à la retraite ou qui le feront dans les 5 ans à venir. Et puis, 1 000 € ce sera pour une carrière complète. Faut quand même pas espérer la Lune ! Les agriculteurs ont donc plusieurs raisons de se méfier de promesses qui n’engagent que ceux qui les écoutent. Le précédent gouvernement avait déjà promis un minimum garanti à 75 % du Smic, soit 871 €. Une proposition de loi communiste, votée à l’unanimité par les députés, début 2017, devait même porter ce montant à 987 euros, soit 85 % du Smic net. Mais on connaît la suite : l’Exécutif avait bloqué, in extremis, l’adoption du texte au Sénat. La promesse actuelle de Macron n’est rien d’autre, sauf que 1 000 € paraît toujours plus élevé que 85 % du Smic.
Et si la profession était aussi un peu responsable du faible montant des retraites agricoles ? Les plus anciens se souviendront des réticences professionnelles lors de la réforme Balladur destinée à aligner les cotisations MSA sur les autres régimes. Chacun se souvient aussi des réserves des responsables agricoles lors de la mise en place de la retraite complémentaire en 2003. La cotisation RCO de 3 % vient seulement d’être portée à 4 % en 2018, soit la moitié moins que les salariés du privé. Et combien d’agriculteurs se félicitent d’avoir le meilleur centre comptable parce qu’il leur permet de réduire le montant des cotisations sociales. Pour espérer une retraite identique, il faudra bien un jour consentir à une cotisation identique.