Plusieurs modalités de mélanges d’espèces ont été implantés sur une parcelle de l’EARL de Kergoff, à Neuillac, à l’initiative de Bretagne Plants, de Triskalia et du syndicat de la vallée du Blavet.
Les couverts ont été semés après blé et précèdent une pomme de terre puis un haricot ou un maïs grain (avec un nouveau couvert intercalé). Lors de la visite, Frédéric Thomas conseillait : « d’une manière générale, les essais montrent qu’il faut diversifier les espèces. Le radis chinois pompe de l’azote et a une racine agressive qui peut descendre profondément si le sol le permet. L’idéal est de le mélanger à une phacélie et une légumineuse pour occuper le terrain. Plus le mélange est varié, moins il y aura de problèmes sanitaires (notamment du schérotinia). La présence de maladies et de limaces a des causes multifactorielles ».
Moutarde d’Abyssinie
Dans l’un des essais, les nodosités bien développées sur les racines de la féverole montrent que les autres plantes (radis, phacélie) ont bien pompé l’azote. « S’il y avait beaucoup d’azote résiduel dans le sol, les nodosités n’auraient pas cet aspect ». La taille des graines de féverole peut poser problème lors du semis, alors, « d’autres légumineuses comme le trèfle violet ou incarnat, la vesce ou le pois fourrager font très bien l’affaire ». La moutarde d’Abyssinie, une crucifère implantée dans un des mélanges s’est très bien développée. « Elle est intéressante pour son système racinaire, ne monte pas en fleur, a de grosses tiges ligneuses qui se dégradent lentement. Elle a sa place dans les mélanges ». La comparaison des différents modules d’essais montre que les couverts les plus variés ont produit plus de biomasse. La date de semis paraît essentielle dans la production et le salissement. Dans la parcelle visitée, les couverts semés le 6 septembre ont rapidement couvert le sol et laisseront une terre propre ; ceux semés le 17 ont moins de biomasse et plus d’adventices.