Les éleveurs aux Pays-Bas travaillent sur les paramètres d’élevage permettant d’éviter les lésions sous les pattes des poulets.
La problématique pododermatites est un sujet qui revient beaucoup lors des discussions entre éleveurs de poulets et pour cause la marge du lot est directement impactée par ce taux de lésions constaté à l’abattoir. « Le développement de ces lésions au-dessous des pattes est souvent corrélé à une litière très humide, ce qui engendre des animaux plus sales, des ampoules au bréchet et donc des saisies à l’abattoir. Les animaux touchés par des pododermatites vont avoir un poids inférieur, un GMQ moindre et un indice de consommation supérieur à des poulets avec des pattes saines. Tout cela impacte directement la rentabilité du lot », explique Ingrid de Jong, chercheur à l’université de Wageningen (Pays Bas) lors de son intervention pour la journée volaille de chair organisée par l’Itavi fin novembre à Pacé (35).
De la tourbe en litière
Plusieurs facteurs affectent la qualité de la litière comme la ventilation, le chauffage, l’eau, l’aliment, le type et l’épaisseur de litière, la répartition de la lumière, le programme lumineux, la souche, la densité ou encore les éventuelles maladies. « Un aliment avec du sodium ou du potassium en excès va entraîner une surconsommation d’eau et augmenter les pododermatites. Par exemple, le soja est une matière première riche en potassium.» Un aliment avec un taux de fibres plus élevé peut limiter les pododermatites. Aux Pays-Bas, la tourbe est très utilisée comme litière, c’est un support qui est meilleur que les copeaux. L’épaisseur de litière est à adapter selon le type de sol. Sur sol bétonné, il faut privilégier une couche fine.
« Le chauffage avec combustion interne est à éviter, le chauffage au sol est bien développé dans notre pays, cela contribue à avoir une litière sèche pour limiter les pododermatites. Pour preuve, des essais ont révélé qu’avec un chauffage au sol on atteignait le score de 56 % de poulets sans aucune lésion aux pattes à 35 jours d’âge quand le lot témoin n’était qu’à 17 %. Pour l’abreuvement, je préconise des pipettes avec récupérateur et une diminution de la pression dans les lignes d’eau pour éviter le gaspillage », décrit Ingrid de Jong. Le programme lumineux est aussi une piste sérieuse à étudier. Un essai datant de 2008 a montré qu’en réalisant plusieurs coupures de lumière dans la journée, plutôt que 6 heures de suite, les lésions aux pattes étaient améliorées. Dans les cas de coupures par intermittence, 78 % des volailles ne présentaient pas de lésions alors que ce chiffre tombe à 60 % avec 6 heures de nuit.