La campagne 2019 en plant de pomme de terre a été marquée par différents aléas climatiques jusqu’à l’arrachage avec une centaine d’hectares qui n’étaient pas récoltés à mi-décembre.
« Sur la campagne 2018-2019, c’est une surface de 5 996 ha de plant de pomme de terre qui ont été mis en culture en Bretagne par 269 producteurs. La surface moyenne est de 22,3 ha par exploitation dans des parcelles de 1,78 ha de moyenne », résume Jean-Yves Abgrall, directeur de Bretagne Plants lors de l’assemblée générale du groupement de producteurs le 9 janvier à Landivisiau (29). Cinq variétés sont principalement cultivées en Bretagne : la Spunta qui occupe 1 540 ha, la Charlotte pour 292 ha, l’Universa (285 ha), l’Alaska (252 ha) et la Synergy (231 ha). Il faut noter que la production de plant biologique est en nette progression en 2018 avec 205 ha, soit 26 % de plus qu’en 2017 ; au total, 33 producteurs cultivent 46 variétés. La Bretagne réalise 65 % de la production française de plant de pomme de terre biologique.
Des arrachages jusqu’en décembre
Après un hiver doux et sans excès d’eau, les plantations de 2019 ont pu démarrer fin mars sur le nord de la Bretagne et vers le 15 avril dans le Morbihan. Celles-ci ont été échelonnées jusqu’à la fin mai en raison d’importantes précipitations survenues début avril et début mai. « Les conditions humides de juin ont été favorables à l’apparition de mildiou. La période sèche et chaude qui a suivi a permis une diminution de la pression mildiou. Les cultures ont été affectées par les températures élevées de fin juin et de juillet faisant craindre le pire pour le grossissement des tubercules. Les pluies des derniers jours de juillet ont été salvatrices pour les parcelles toujours en végétation », commente Jean-Yves Abgrall.
La majorité des arrachages a été réalisée avant la mi-septembre dans de bonnes conditions, parfois même un peu sèches. À partir du 20 septembre, les chantiers de récolte ont été fortement ralentis, souvent à l’arrêt pendant plusieurs jours consécutifs, à cause des précipitations très importantes qui se sont abattues sur la Bretagne. « Exceptionnellement, les arrachages se sont poursuivis sur novembre et décembre avec des conditions climatiques très difficiles. Malgré tous les efforts déployés par les producteurs, plus d’une centaine d’hectares n’étaient toujours pas récoltés au 15 décembre. Les rendements sont variables selon les conditions pédoclimatiques et les dates de plantation, avec globalement un rendement plant dans la moyenne quinquennale. »
Privilégier les plants bretons
Il est bon de rappeler ici les atouts de la Bretagne pour la production de plant de pomme de terre. Sa situation, certes excentrée, reste idéale pour la préservation du territoire contre une majorité de parasites de quarantaine. Afin de préserver ce patrimoine, nous nous devons de privilégier les plants de prébase issus de Bretagne. Évitons dans la mesure du possible l’introduction de plants étrangers. Nous avons toute capacité à produire rapidement nos propres souches. Notre climat, océanique et tempéré, nous prouve encore en 2019 qu’il est propice à l’obtention d’un bon état sanitaire pour les virus et la production de souches. Ces conditions permettent une production précoce nécessaire à l’approvisionnement de certains pays et sont idéales pour le développement de la production bio. Dominique Morvan, Président de Bretagne plants