D’un système fourrager classique, le Gaec de Saint-Avé a progressivement glissé vers un système herbager. Un cheminement de 10 ans… et qui n’est pas terminé. Dehors. Vendredi 24 janvier, le troupeau de 80 vaches Kiwi et bigarrées de cet élevage de Plogastel-Saint-Germain (29) profite du soleil et de l’herbe bien verte offerte par un hiver doux et humide. Sur cet élevage qui s’est « converti » deux fois – d’abord à l’herbe, puis au bio – les vaches sortent en effet dès que le sol porte. « D’autant que nos vaches croisées de 550 kg marquent beaucoup moins que les laitières classiques de 700 kg », fait observer Jean-Charles Tymen, en Gaec avec Philippe Stéphan. Dans un proche avenir, avec l’arrivée de Cédric sur la ferme (le fils de Jean-Charles), le troupeau montera à 120 têtes. Mais plutôt que d’investir dans un bâtiment, une cinquantaine de vaches taries feront deux mois d’hivernage intégral en pâture. « Elles seront conduites en pâturage intensif avec fil avant et fil arrière, avec des stocks sur pied constitués à partir de septembre octobre ». S’appuyer sur l’expérience des étrangers Avant de parvenir au système herbager actuel, les deux associés ont opéré un long cheminement dans leur tête. Aidés en cela par un travail de groupe dans le cadre d’un GIEE (lire encadré). « En 2009, j’ai intégré un groupe d’éleveurs qui avaient un questionnement par rapport à la valorisation de l’herbe », retrace Jean-Charles Tymen. Voyage en Pays de Galles et en Cornouailles anglaises avec le réseau d’échanges « Pasture to profit », puis périple en Nouvelle-Zélande avec le « pape » de l’herbe, Tom Philipps, permettent d’aller à la rencontre d’éleveurs experts dans la gestion des prairies. Et que retient le Gaec bigouden de cette découverte ? « Que les vaches croisées plus légères (Holstein X Jersiais X Rouge scandinave) permettent d’améliorer les performances laitières à l’herbe ; que ce…
Apprivoiser la culture de l’herbe