Des choix stratégiques à venir

 - Illustration Des choix stratégiques à venir
Aujourd’hui, on ne parle plus d’évolution des modèles de production, mais plutôt de mutation ou de rupture. Le rapport à la nature, l’intelligence artificielle, le rapport au travail sont en train de bouleverser les modes de vie. 

Pour l’agriculture bretonne, le contexte manque de dynamisme notamment en production laitière malgré la mise en place de la loi Égalim et que dire pour les filières viande bovine ! De son côté, la production porcine bénéficie d’une situation exceptionnelle sur les 10 derniers mois. Il faut en profiter pour préparer l’avenir dans un contexte de baisse régulière de la consommation de viande en France.

1- Même si le niveau des prix reste un facteur déterminant dans les actes d’achat, la différenciation du produit est attendue par une part croissante des consommateurs.
2- La bonne compétitivité de l’agriculture bretonne se heurte aujourd’hui au manque de main-d’œuvre alors que l’augmentation de la production ne se traduit pas par une hausse des revenus.
3- Le niveau des coûts de production a plutôt tendance à progresser.
4- Les produits de l’exploitation agricole évoluent et se diversifient, et vont continuer de le faire :
• De l’énergie vendue ou autoconsommée ;
• Des produits de plus en plus tracés, différenciés ou sous signe de qualité .
• Des aides à la production qui se verdissent.

Au vu de ces éléments, que faire ?

Tout n’est pas à bouleverser de manière systématique, et tout ne doit pas l’être car le financement de l’exploitation agricole se fait sur des temps longs. Mais si des possibilités financières se dessinent, il est nécessaire de débuter la réflexion. La stratégie à mettre en place doit s’appuyer sur une bonne analyse de la situation :
– Moyens humains : centre d’intérêt ? Compétences ? Évolution ?
– Moyens économiques : marges de manœuvre existantes ? À trouver ? Deux exemples issus des moyennes observées : le coût électricité+gaz varie de 3 à 6 cts/kg de carcasse en porc ; le coût de mécanisation varie de 47 à 94 €/1  000 litres de lait.
– Environnement de l’exploitation : risques les plus présents et impactants  ? Comment les réduire ? Ceci sera particulièrement nécessaire avant de s’engager dans un projet innovant.

Et comment le faire ?

Avant de s’engager dans un projet stratégique, des étapes préalables sont nécessaires : est-ce que je dispose en interne de l’information et de la formation nécessaire  ? S’adapter demande du temps, nécessite parfois de revoir des connaissances ou des habitudes de travail. Rencontrer d’autres exploitants, s’informer auprès de différents partenaires, aller aux portes ouvertes ou aux journées techniques sont des étapes primordiales.
Une phase de test est aussi une étape importante quand elle est possible. Tester une nouvelle technique culturale. Investir par étape. Faire une étude de marché.
Ensuite, la projection économique et financière donne quels résultats sans négliger le volet main-d’œuvre (en quantité, en rémunération, en pérennité) ?
Il est aussi nécessaire de définir dans quelle stratégie produit je vais me situer pour définir les priorités.

Benoît Roncin / Cerfrance Côtes d’Armor


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