Place aux négociations de libre-échange

brexit - Illustration Place aux négociations de libre-échange
Le Royaume-Uni va quitter l’Union européenne (UE) ce 31 janvier à minuit. Une période de transition va s’ouvrir, jusqu’au 31 décembre 2020, le temps de négocier, notamment, un accord de libre-échange.

Cette fois, sauf nouveau coup de théâtre plus qu’improbable, le Royaume-Uni devrait bien quitter l’UE ce 31 janvier, date à laquelle les Britanniques ne feront plus partie des institutions européennes. Mais la réelle sortie du Royaume-Uni de l’UE se fera plutôt le 1er janvier 2021, quand le désormais pays tiers quittera l’union douanière. Entre-temps le Royaume-Uni cessera d’être membre de l’UE, mais durant cette période de transition, ses relations commerciales vont rester les mêmes, il continuera à suivre les règles communautaires et à contribuer au budget de l’UE. Bruxelles et Londres disposent donc d’un délai de 11 mois pour négocier les termes de leur future relation, en particulier commerciale. Sans quoi, ce sont les règles de base de l’OMC qui s’appliqueraient par défaut, entre autres aux 47 milliards d’exportations agroalimentaires annuelles de l’UE à 27 vers le Royaume-Uni.

Une feuille de route partagée

Il sera possible jusqu’au 30 juin de s’accorder sur une prolongation de la période de transition. Mais cela nécessite une volonté des deux parties. Or, le Premier ministre Boris Johnson y est formellement opposé. Le mois de février devrait être consacré à convenir avec les Britanniques d’une « feuille de négociation partagée » dans laquelle les grandes priorités seront fixées. Car il ne sera pas possible de se mettre d’accord sur tout en aussi peu de temps. Juste derrière la question de la pêche, qui semble être la toute première de ces priorités, vient la conclusion d’un accord de libre-échange (sur l’agriculture, l’industrie et les services) sans contingents tarifaires ni union douanière. Londres voudrait fonder les futures relations entre l’UE et le Royaume-Uni sur le modèle de l’accord économique et commercial global existant entre l’UE et le Canada. Et, afin de se prémunir contre d’éventuelles déstabilisations de marché, la Commission européenne promet de négocier des clauses de sauvegarde qui s’activeraient selon certaines règles et indicateurs.

Ne pas sous-estimer les difficultés

Rapportrice de la commission de l’Agriculture du Parlement européen sur ce dossier, l’Irlandaise Mairead McGuinness prévient : « Nous ne devons pas sous-estimer les difficultés que le Brexit posera pour les secteurs agricole et agroalimentaire, d’autant plus que le Royaume-Uni souhaite s’éloigner des réglementations européennes ».

Sortie progressive de la Pac

La secrétaire d’État à l’Environnement et l’Agriculture britannique, Theresa Villiers a présenté le 16 janvier son projet de nouvelle politique agricole qui remplacera la Pac. Les paiements directs seront progressivement supprimés sur une période de 7 ans à partir de 2021 et, à terme, ces paiements devraient être dissociés de l’obligation de cultiver les terres. Le gouvernement de Londres s’est engagé à ce que budget pour l’agriculture soit maintenu à son niveau actuel jusqu’en 2024.


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