L’élevage sur paille ou en plein air permet de mieux satisfaire les besoins comportementaux, mais il peut favoriser des problèmes de santé, facteur clé de bien-être.
« Une litière propre et suffisante, avec une baisse de densité, est favorable à la santé des animaux. Elle permet, par exemple, de limiter les problèmes locomoteurs », indique Anne Hémonic, vétérinaire de l’Ifip. À condition d’être vigilant sur la qualité de la paille, dont une partie peut être consommée. « Le risque mycotoxines existe et peut se traduire par une baisse générale de l’immunité ou des problèmes de reproduction sur les truies ». Les matières fécales peuvent transmettre des agents pathogènes tels que les salmonelles ou les ascaris. Les rongeurs véhiculent la leptospirose. « Avec la menace du virus de la fièvre porcine africaine, les stocks de paille ne doivent pas être accessibles aux sangliers ».
Accès à l’extérieur via des courettes
L’accès à l’extérieur, via des courettes ou des façades de bâtiments ouverts, permet d’améliorer la qualité de l’air respiré par les animaux. Là encore, la vigilance s’impose. « La différence de température entre l’intérieur et l’extérieur peut provoquer des troubles respiratoires ». Certains pathogènes se transmettent par voie aérienne ; le plein air est incompatible avec des élevages de haut statut sanitaire (multiplication et de sélection) qui doivent être protégés par filtration de l’air dans des bâtiments fermés. « D’une manière générale, la biosécurité est plus difficile à maîtriser dans les élevages ayant des accès au plein air. La faune sauvage, les oiseaux sont vecteurs de maladies ».
Coupe des queues
Les données manquent pour comparer la gestion sanitaire selon les modes d’élevage. « Il faudrait comparer les performances technico-économiques, les taux de mortalité et les motifs de pertes, le nombre de traitements antibiotiques ou encore les taux de saisie à l’abattoir ». Une certitude : la santé est essentielle pour assurer le bien-être animal. La vétérinaire met en garde contre certaines attentes sociétales : « L’arrêt de la coupe des queues en maternité est favorable au bien-être mais attention aux dérapages liés au cannibalisme en engraissement, bien plus préjudiciable au bien-être de l’animal ».