La demande baisse et évolue en viande bovine avec davantage de haché et une demande plus forte de label. Les jeunes bovins et les vaches en milieu de gamme sont difficiles à valoriser.
« La demande en viande bovine évolue, les abattoirs doivent s’adapter. Nous allons vers davantage de produits élaborés, de viande hachée. Les parties arrière sont de plus en plus difficiles à valoriser. Nous essayons de faire passer une hausse sur les steaks hachés auprès des GMS mais c’est compliqué », a détaillé Stéphane Levionnois, directeur chez Socopa Viandes Guingamp, à l’occasion de l’assemblée générale de l’association bretonne des éleveurs charolais. « Les abattages français sont en baisse de 3,5 % en 2019 et devraient à nouveau baisser de 3 % en 2020. Le marché des jeunes bovins est très compliqué : les mises en places baissent du fait des coûts des broutards et de l’alimentation plus élevés et des prix de sortie plus faibles. Mais toutes les catégories bovines sont en retrait. »
« Dans ce contexte, nous allons continuer à acheter des vaches laitières. En races à viande, les bonnes femelles jeunes seront recherchées. Les vaches plus âgées ne seront pas mieux situées en prix que les vaches laitières. » En Charolaise, le directeur recherche plutôt des femelles R=, R+ et U-, celles moins bien conformées posant des problèmes de commercialisation.
Des barquettes, des recettes réalisées en abattoir…
« Pour le marché de la GMS, ce sont surtout des viandes labels qui vont être demandées à l’avenir. Le consommateur souhaite manger moins de viande, mais mieux. » Socopa Viandes réalise déjà des barquettes de viande piécée et de la cuisine d’assemblage avec des légumes par exemple. « Nous allons proposer des cœurs de rumsteck ou de faux-filet, des rôtis tendres… » Le marché de la restauration hors foyer est aussi travaillé mais dans les collectivités, le prix du repas pose problème. Globalement, la rentabilité d’une carcasse est plus difficile à obtenir aujourd’hui avec une moins bonne valorisation des abats (à l’étranger) et du cuir.
Sur le bien-être animal, les cahiers de charges des clients se renforcent pour être référencés, avec davantage de contrôles sur le transport, la bouverie, l’abattage… « Les services vétérinaires et des représentants de la protection animale sont présents dans les abattoirs », souligne Stéphane Levionnois.
Une nouvelle équipe
Lors de l’assemblée Charolaise Bretagne, une nouvelle équipe s’est formée autour de Michel Gapaillard, qui reste co-président. Gwenaëlle Le Roux est la nouvelle co-présidente (secrétaire : Benjamin Robert / Maxime Odie – Trésorier : Sylvain Jaguin / Christophe Gouret). Plusieurs idées d’animations, en dehors des concours, ont été évoquées : mise en place d’un catalogue de vente de reproducteurs, visites d’élevages, d’abattoirs. Faire entrer des éleveurs non inscrits au herd-book dans le syndicat est une autre piste de développement. L’équipe actuelle va aider les nouveaux administrateurs dans leur prise de fonction.