L’automoteur d’épandage va servir sur les chantiers dont les parcelles sont éloignées de l’exploitation. Deux tonnes à lisier de 29 000 litres vont assurer l’approvisionnement au champ, le débit de chantier va ainsi être optimisé, les sols seront moins tassés et les routes resteront propres.
Jean-François et Mickaël Maumissard, entrepreneurs de travaux agricoles à Bréhan (56), viennent d’investir 450 000 € dans un automoteur d’épandage et 155 000 supplémentaires dans 2 tonnes de 29 000 litres dédiées au transport sur route pour alimenter l’automoteur. « Nous avons opté pour un Claas Xerion 4000 de 435 chevaux de puissance qui est un porteur avec cabine fixe suspendue. Cette version est appelée Saddle Trac ; Kaweco le fabricant hollandais a adapté sa tonne à lisier spécialement pour cet engin. C’est le premier modèle de ce genre vendu en France, un deuxième de démonstration va tourner dans les ETA », explique Jean-François Maumissard. La tonne de 16 000 litres est en polyester pour gagner en légèreté et permettre à l’engin de rester sous le poids de 24 tonnes à vide.
[caption id= »attachment_44576″ align= »aligncenter » width= »720″] L’automoteur est la combinaison d’un tracteur Claas Xerion de 435 chevaux et d’une tonne à lisier en polyester Kaweco de 16 000 litres avec une rampe à patin de 15 m.[/caption]
Un coût de 1,90 €/m3 épandu hors ravitaillement
L’engin est équipé de 4 roues directionnelles de grande largeur et hautes pour limiter au maximum le tassement du sol et pouvoir augmenter la vitesse au champ lorsque l’on épand. « Un tracteur avec une tonne 3 essieux de 26 000 litres ce sont 10 roues au total qui passent lors de l’épandage. L’autre avantage est la possibilité de rouler ‘en crabe’ , ce qui marque moins le sol dans les parcelles en pente. Dans une pâture humide (pluie la veille) comme aujourd’hui, avec un tracteur et une tonne il était impossible d’intervenir. L’automoteur passe sans trop marquer le sol », commente Mickaël Maumissard. L’objectif des entrepreneurs est aussi de pouvoir assurer aux agriculteurs des chantiers propres, l’automoteur reste au champ et les 2 tonnes équipées pour la route alimentent le chantier sans entrer dans les parcelles ce qui évite d’envoyer de la boue sur la route.
[caption id= »attachment_44574″ align= »alignright » width= »261″] Mickaël et Jean-François Maumissard, gérants de l’ETA Maumissard, à Bréhan (56).[/caption]
« Lorsqu’il y a de la route entre l’exploitation et les parcelles une tonne met entre 1 heure et 1 heure et 15 minutes par tour. Sur une petite journée, on va épandre 250 m3. Avec l’automoteur, on table sur 700 à 800 m3 de lisier épandu par jour. On doit pouvoir épandre autour de 150 m3 par heure. Il faut 1 minute et 30 secondes pour remplir les 16 m3 de capacité de la tonne », estime Jean-François Maumissard. L’engin ira principalement sur les chantiers dont les parcelles sont éloignées de la ferme. Pour la facturation les entrepreneurs sont partis sur une base de 1,90 €/m3 épandu et il reste à définir si le ravitaillement sera facturé au kilomètre ou à l’heure.
Une rampe à patin de 15 m
Aujourd’hui le Claas Xerion est équipé d’une rampe à patin de 15 m de largeur, cette rampe est considérée comme un enfouisseur. Malgré tout, les entrepreneurs vont investir dans un enfouisseur équipé d’un déchaumeur à disques pour pouvoir travailler la terre directement lors de l’épandage. « Nous allons nous en servir lors des semis de maïs, colza ou ray-grass en dérobée après moisson. L’avantage pour l’agriculteur est qu’en un passage c’est épandu, enfoui, travaillé ; il n’y a pas d’odeurs, pas de perte d’azote par volatilisation et la route est propre. »