Adjuvant : Une petite goutte pour une grande efficacité

 - Illustration Adjuvant : Une petite goutte pour une grande efficacité
Une bouillie fongicide additionnée d’un adjuvant permettra de gagner en efficacité ou de diminuer les doses appliquées.

Les matières actives contenues dans les solutions phytopharmaceutiques laissent suivant leur solubilité plus ou moins de place aux adjuvants. Ces formulations extemporanées sont bien souvent d’une aide précieuse, car elles améliorent l’action des solutions pulvérisées en limitant le lessivage ou en favorisant la pénétration des molécules. Frédéric Pages, chef marché adjuvant pour De Sangosse, explique : « Nous testons nos adjuvants quand une nouvelle famille de produit est mise sur le marché, afin d’observer les gains éventuels. Il est souvent possible d’optimiser les choses  ».

Des propriétés thixotropes

Lors d’une demande d’homologation d’une solution adjuvante soumise à l’Anses, la nouveauté doit répondre à au moins un des sept critères techniques (voir encadré) pour pouvoir être par la suite commercialisée sous l’appellation adjuvant. En développement depuis 15 ans, LE 846 répond à 6 de ces critères. « C’est un des seuls adjuvants à posséder autant de propriétés », fait observer Frédéric Pages. Ce complément, ajouté aux bouillies fongicides, dispose d’une faculté particulière nommée thixotropie. « C’est une propriété physique de certains fluides, capables d’être plus ou moins visqueux en fonction de l’énergie qui leur est transmise ».

Cette notion de thixotropie s’illustre dans la peinture, qui a une contenance visqueuse dans le pot, et qui deviendra plus liquide quand elle sera remuée, puis reprendra une consistance plus ferme une fois étalée. « LE 846 va modifier la consistance de la bouillie de pulvérisation selon ces mêmes propriétés : quand la bouillie fongicide arrive sur la feuille, les gouttelettes restent collées aux végétaux, pour limiter le lessivage ». Autre fonction de l’adjuvant, la dérive est limitée par cette consistance huileuse. Enfin, LE 846 permet d’étaler la gouttelette sur la plante et d’améliorer la pénétration des matières actives.

Deux stratégies

Ce nouvel adjuvant de la firme De Sangosse peut être utilisé selon deux stratégies différentes. « Si l’efficacité du fongicide utilisé est déjà de 95 % sur une maladie ciblée, on ne va pas gagner en efficience. En revanche, l’adjuvant va alors permettre de diminuer les doses appliquées sans aucune concession au niveau de l’efficacité ». Les essais menés par la société montrent sur le T1 et contre la septoriose sur blé une baisse de la dose pratique (préconisée par Arvalis-Institut du végétal) de 50 %. Pour un T2 appliqué au stade dernière feuille étalée, cette baisse de la dose atteint 33 %.

L’autre objectif est de maximiser l’efficacité du fongicide. « Quand certaines matières actives n’ont que 70 % d’efficacité en orge sur des attaques de rynchosporiose ou d’helminthosporiose, l’adjuvant déplafonne les performances de la bouillie fongicide ». Les adjuvants ont donc cette double fonction tout en répondant à une attente sociétale de réduction de doses. « On peut ainsi protéger ses cultures avec un impact environnemental moindre », résume le chef de marché qui rappelle « qu’il ne faut en aucun cas baisser les doses à tout prix : on doit garder des objectifs de performance des cultures ».

Les 7 fonctions d’un adjuvant

Pour obtenir son homologation, un adjuvant doit démontrer une action sur au moins sept des propriétés suivantes :

  • 1. Améliorer la qualité de la bouillie, en étant compatibilisant, antimoussant ou stabilisant ;
  • 2. Améliorer la qualité de la pulvérisation, en limitant la dérive
  • 3. Avoir un effet sur la rétention, en retenant la gouttelette pulvérisée sur la feuille et éviter son rebond ;
  • 4. Permettre l’étalement de la goutte pour une couverture maximale des feuilles ;
  • 5. Résister au lessivage, afin de diminuer les risques de perte de matière active avec la pluie ;
  • 6. Améliorer la pénétration, pour faire rentrer rapidement et en plus grande quantité la matière active dans la plante ;
  • 7. Maintenir les propriétés des bouillies en limitant l’évaporation ou encore la résistance aux UV.


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