Agneau : Ils lancent une filière ovine Bleu Blanc Cœur

 - Illustration Agneau : Ils lancent une filière ovine Bleu Blanc Cœur
Florence et Maurice Benattia, du Gaec des Bergers associés, à Yvignac-la-Tour (22), parmi les agneaux nés en novembre, préparés pour Pâques.
Florence et Maurice Benattia ont initié la production d’agneaux Bleu Blanc Cœur sur leur système herbager.

« Augmenter en qualité et commercialiser un produit haut de gamme accessible à tous ». Tel est le leitmotiv des associés du Gaec des Bergers associés, à Yvignac-la-Tour (22). Un objectif atteint par la vente de 1 200 agneaux valorisés Bleu Blanc Cœur sur les 1 350 agneaux produits chaque année par leurs 650 brebis.

Le coût de l’aliment agneau maintenu

En reprenant des terres familiales à 7 km du site d’exploitation, le Gaec est passé de 60 à 105 ha. « Nous avons saisi cette opportunité pour viser l’autonomie alimentaire avec 20 ha de fauche et 20 ha de pâturage », explique Maurice Benattia. Lors d’une réunion, ce dernier a été séduit par la présentation de la filière Bleu Blanc Cœur (BBC). Un audit réalisé sur l’exploitation a fini de les convaincre : « Nous n’avions pas de grands changements à effectuer, si ce n’est supprimer les OGM dans l’aliment agneau pour sa valorisation en BBC », précise sa femme Florence. Un mash avec lin extrudé a ainsi été distribué aux agneaux. « Cette forme de distribution a été abandonnée au bout d’un an, suite à des acidoses au sevrage sur agneaux ».

C’est dorénavant un aliment complet de même composition qui est distribué, sans féverole, mais constitué à 50 % d’orge autoproduit sur l’exploitation, pour en diminuer le coût ; l’aliment agneau revient ainsi à 225 € la tonne et il en a été distribué 97 kg par agneau en 2019. Dans la foulée, ils ont aussi volontairement arrêté la distribution du correcteur azoté avec OGM aux brebis. Elles reçoivent de l’ensilage de maïs de novembre à mai, et durant l’été. La surface de luzerne a doublé, pour atteindre 8 ha, valorisée essentiellement en enrubannage, distribué le soir. Le système fourrager s’est mis en place sur deux années.

[caption id= »attachment_45138″ align= »aligncenter » width= »720″] Les agnelles de renouvellement F1 sont issues de 120 brebis Romanov (photo), croisées avec des béliers Île-de-France.[/caption]

La démarche individuelle devient collective

Les deux éleveurs ont travaillé sur un cahier des charges, épaulés par l’organisation de producteurs Terrena qui a déposé une marque Agneaux de nos campagnes, commercialisée par Gallais Viande à Montauban-de-Bretagne (35). La grille tarifaire s’appuie sur celle du Label rouge. « L’été dernier, nous avons ainsi vendu nos agneaux 6,80 € / kg, quand le prix standard était à 5,20 €… La grille s’échelonne jusque 7,50 €. Cette démarche est une sécurité, un moyen d’augmenter nos revenus, une visibilité pour les financeurs et qui permet ainsi d’anticiper les projets sur l’exploitation ». Ils ont été rejoints par 2 autres éleveurs pour répondre à la demande croissante (+20 %/an). Un 4e éleveur est en cours d’agrément.

Un gras blanc et tigré sur des carcasses classées U et R

Les autres incidences ? Ils n’observent plus de problèmes sanitaires. « Et nous sommes passés d’une attention axée sur la carcasse à une approche basée sur la qualité organoleptique de nos agneaux. » Au niveau visuel, fini le gras huileux sur les carcasses. Elles présentent maintenant un gras blanc et tigré. Cependant, « on rallonge de 15 jours à 3 semaines l’engraissement des agneaux, mais ils nous le rendent bien ! Les carcasses sont désormais souvent classées U, nous avons moins de O et quasiment plus de R4. »

Dix mois sur 12 en agnelage

Le troupeau est mené en 3 agnelages en deux ans : septembre, janvier et mai. « Mais la demande d’agneaux étant présente toute l’année, nous avons dû ajouter deux autres périodes avec des lots d’agnelles en avril et en juillet. » Et pour l’année prochaine, il faudra certainement un autre lot d’agnelage en novembre, pour disposer d’agneaux à Pâques…


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