Après avoir testé le sol bétonné dans un poulailler, Jean-Luc Vigouroux a opté pour de l’enrobé dans ses six autres bâtiments.
Sur le site d’élevage de Jean-Luc Vigouroux de 4 200 m2 à Lennon (29), un poulailler est en sol béton et les trois autres sont en enrobé. « Il y a un peu plus de 12 ans, j’ai souhaité bétonner les sols de mes poulaillers. Lorsque j’ai voulu bétonner le 2e bâtiment, il n’était pas possible de décaisser car nous allions descendre sous les fondations c’est à ce moment-là que j’ai étudié la faisabilité d’un revêtement enrobé à la place du béton », explique l’aviculteur.
3 jours de chantier
Il faut 3 jours de travail pour réaliser un sol de poulailler en enrobé. « Le premier jour nous préparons le sol, le deuxième jour c’est l’empierrement et le troisième nous réalisons l’enrobé », décrit Claude Tanguy, directeur de l’agence Eurovia de Quimper. Le lendemain du chantier, l’éleveur peut désinfecter et commencer à préparer son poulailler pour l’arrivée des poussins. « Avec le béton, il faut au minimum 21 jours de séchage. Et surtout, il va relarguer de l’humidité dans le poulailler pendant environ un an », précise Claude Tanguy. L’enrobé permet de ne pas bloquer le bâtiment et de réaliser le chantier facilement pendant le vide sanitaire. L’éleveur a aussi préféré l’enrobé pour des raisons économiques. « À l’époque il y avait presque 10 €/m2 de différence de prix. Aujourd’hui, selon Eurovia, il faut compter 23,5 €/m2 tout compris pour faire un sol de poulailler en enrobé. »
Moins de déperdition de chaleur
L’aviculteur qui possède les 2 types de sols peut réaliser des comparaisons objectives. « Le béton est plus gourmand en énergie, il faut chauffer plus fort et démarrer le préchauffage bien plus tôt. Le poulailler bétonné ne possède pas d’isolation en pourtour et j’ai des déperditions de chaleur sur les côtés ce que je n’ai pas dans les autres bâtiments. » Claude Tanguy ajoute : « L’enrobé, de par sa composition, est un accumulateur et un diffuseur de chaleur naturelle. »
L’aviculteur qui est en production de poulet lourd obtient des taux de pododermatites qui sont identiques quelle que soit la nature du sol. Il utilise des copeaux comme litière sur les 2 types de sol sur une épaisseur de 3 cm. Le curage du fumier se fait exactement de la même manière et à la même vitesse. L’enrobé est désinfecté avec de la chaux et du sulfate d’ammonium, sans l’abîmer. Certains éleveurs craignent les problèmes sanitaires avec ce type de sol. Pourtant, avec 10 ans de recul, Jean-Luc Vigouroux n’a pas plus de problèmes sanitaires dans ses poulaillers en enrobé que dans celui avec sol bétonné. On peut déplorer d’ailleurs que l’Itavi ne se soit pas encore penché sur la question.