Consommer français, essentiel aujourd’hui et demain !

 - Illustration Consommer français, essentiel aujourd’hui et demain !
Thierry Merret, agriculteur dans le Finistère.
Les agriculteurs français ont été plus que dénigrés ces derniers mois. Aujourd’hui, le Covid-19 (ou coronavirus) rappelle que sans alimentation, la population ne pourrait vivre. «L’alimentation, tout comme l’air que nous respirons, est essentielle», s’exprime Thierry Merret.

Nous, les agriculteurs, étions les pollueurs, les empoisonneurs potentiels même aux yeux de nos voisins (riverains !). En ces temps de Covid-19, plus personne ne rabâche sur les ondes ou dans les lucarnes toujours plus de bio, de sans pesticides, de permaculture, etc. Aujourd’hui, les consommateurs veulent se nourrir. D’ailleurs, ils ont oublié le bio, le plein air, le label ! Ils achètent ce qu’ils trouvent, sans se soucier du mode de production ! Après cette crise, les Françaises et Français garderont-ils en mémoire que se nourrir en qualité et en quantité est « essentiel », à savoir « indispensable ». Tout comme l’air que nous respirons est essentiel.
Dans notre société française et européenne où l’on ne manquait de rien, on a demandé aux paysans de produire légumes et fruits en protégeant la population du mieux possible, de faire toujours plus pour l’environnement, pour le sanitaire, pour le bien-être animal. Tout cela a été fait, mais les agriculteurs n’étaient pas écoutés et encore moins entendus.

Pourquoi en cette période d’épidémie, y a-t-il autant d’exode de citadins ? Ces derniers bravent les interdits et, sont peut-être contaminés. Ne seraient-ce pas les mêmes qui ne veulent plus d’agriculture près de leur résidence secondaire, importunés qu’ils sont par les poulaillers plein air, les bruits, les odeurs ou que sais-je ? En revanche, certains sont prêts à braver les interdictions concernant le confinement. On croit rêver !
Moi en tant que producteur de légumes, mon épouse en tant que productrice de plantes fleuries, nous aimerions leur dire que nous allons tout mettre en œuvre pour servir les citoyennes et citoyens comme tous les agriculteurs et agricultrices du territoire français. Nous, paysans, sommes au début de la chaîne alimentaire. Il ne faut pas qu’elle soit interrompue. Nous avons besoin de nos salariés collaborateurs et de saisonniers. Nous avons besoin de fournisseurs, transporteurs, distributeurs etc., ainsi que de laiteries, d’abattoirs, de transformation pour les productions issues des élevages. Nous, paysans, savons combien tous les « besogneux » derrière ces entreprises sont indispensables à la continuité de la vie de notre nation et les remercions.

J’espère que nos concitoyens et nos voisins auront plus de considération pour notre noble métier qui doit s’adapter avec toujours plus de contraintes (moins de produits de protection des plantes, Zone de non-traitement, etc.). Ne l’oubliez pas, nous sommes des professionnels responsables qui nous appuyons sur des connaissances scientifiques et avons à cœur de produire pour toutes et tous, quelle que soit la demande du marché !

Du baume au cœur

Dernière chose, en cette période de confinement, pour celles et ceux qui ont la chance d’avoir un jardin ou une terrasse, que les autorités leur permettent de jardiner, d’acheter des plants de légumes et de fleurs qui ne pourront qu’apporter un peu de baume au cœur en cette période compliquée pour toutes et tous.  


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