Début mars, avant les évènements sanitaires liés au coronavirus, les responsables de l’organisation de producteurs Cle-P&S Ouest misaient sur une année laitière dynamique et l’espoir d’avancer dans les négociations avec Savencia.
Mardi 3 mars, l’Association des producteurs de lait Cle-P&S Ouest a tenu son assemblée générale à Saint-James (50). A la tribune, Landry Rivière a rappelé que les livreurs avaient réalisé 99,43 % de la référence globale sur 2019. « Pour 2020, le prévisionnel de début de campagne plutôt dynamique donne une projection de 104 %. »
La politique des nouveaux installés
Les administrateurs, et notamment les membres de la commission volume, accompagnent un représentant du groupe Savencia à la rencontre de tous les « NI » pour « nouveaux installés ». On ne parle plus de JA donc. « Tous les jeunes viennent ainsi présenter leur projet. C’est important. Ils doivent également suivre une formation sur le fonctionnement de l’OP. » Sur 2019, les 17 installations ont récupéré un total de 1,67 million de litres à produire. La Cle-P&S Ouest a au total redistribué environ 6 millions de litres. « Mais après 2 distributions, c’est la première fois qu’il nous reste du volume dans la réserve, soit à peu près 2 millions de litres », notent les membres du bureau. Cela s’explique notamment par la récupération de références à produire provenant du sud de la France, de zones laitières en totale déprise. Les responsables ont d’ailleurs fait une demande pour que le niveau maximum d’attribution pour un NI passe de 100 000 L à 200 000 L. « En fonction du projet bien sûr ».
Le plafond de verre du prix du lait
Sur la question du prix du lait, le président de l’OP, David Renault regrette la difficulté, « malgré la loi Egalim », de mener les négociations avec les groupes laitiers. « Ces derniers reviennent sans cesse sur l’environnement industriel en cherchant à ce que le moins-disant soit pris comme repère. Mais non, on ne peut pas ainsi remettre en cause trois ans de travail sur la construction du prix du lait pour une rémunération juste tenant compte des coûts de production dans les exploitations… » Les responsables pointent du doigt les industriels privés qui s’alignent sur certains groupes coopératifs « qui ont peut-être des problèmes de valorisation ou de finances… » S’ils se félicitent d’être collectés par un industriel qui sait créer de la richesse (« Les résultats trimestriels de Savencia sont accessibles sur internet »), ils demandent que « cette valeur soit redistribuée ».
Ils regrettent « ce plafond de verre en termes de prix qu’on ne peut pas briser à cause de l’environnement laitier ». Et le président Renault de conclure : « Les politiques semblent avoir envie que nous, éleveurs, soyons correctement rémunérés. À nous, donc, d’être structurés et forts pour que Savencia ou d’autres laiteries ne reprennent pas leurs mauvaises habitudes en captant la marge de l’amont. » D’autant que l’entreprise a annoncé de meilleures négociations commerciales en début d’année 2020 que l’année précédente. « Le prix du lait 2020 ne peut donc être plus bas. Ce n’est pas entendable ! »