Démarrage en douceur des robots de traite

 - Illustration Démarrage en douceur des robots de traite
Clément Jaffrelot dans le nouveau bâtiment du Gaec.
Mardi 10 mars, le Gaec du Clos Sec ouvrait les portes de sa nouvelle stabulation. Le passage en logettes et en traite automatisée n’a pas posé de problème et les résultats sont au rendez-vous.

Cément Jaffrelot s’est installé au 1er septembre 2018 en reprenant une ferme à proximité pour rejoindre son père et son oncle, Gérard et Maurice, au sein du Gaec du Clos Sec à Plédran. Cette arrivée a induit un changement de dimension de l’exploitation passant de 70 laitières pour 80 ha de SAU à 100 (puis 115) vaches à la traite pour 135 ha. « Au départ, nous avons continué à traire dans l’installation 2 x 5 postes. Mais c’était pénible : pour passer 100 vaches, il fallait compter 3 heures matin et soir  », se rappelle le jeune homme. Une contrainte d’autant plus forte que ses deux associés souffraient du dos. « Même si j’appréciais de traire, il était nécessaire de faciliter le travail et de limiter l’astreinte pour dégager du temps pour le suivi des cultures et nos vies de famille. » Parallèlement, la taille de l’aire paillée qui n’avait bien sûr pas suivi l’agrandissement du troupeau était plus que saturée.

Le troupeau s’adapte en une semaine

Rapidement, l’équipe s’est lancée dans un projet de nouvelle stabulation, bien dimensionnée et équipée de deux stalles de traite automatisée.  La transition n’a finalement pas posé problème. En optant pour 128 logettes bien paillées et sur tapis, très confortables – « en faveur du bien-être animal » et de la propreté des animaux – la transition depuis la litière accumulée s’est faite comme sur des roulettes. Le troupeau est entré dans l’enceinte fin juin 2019. Pendant 10 jours, les animaux n’accédaient aux box des robots que pour se voir distribuer de l’aliment. « Ils ont vite trouvé le truc car nous avions déjà des Dac dans l’ancien système. » Puis, début juillet, la traite automatisée a été lancée. « Nous avons démarré le matin et passé toute la journée au milieu des animaux. Ce qui m’a le plus étonné ? Que les vaches n’aient pas du tout tapé. »

Pour Jean-François Méheust, à la tête de la concession de Lamballe qui a installé les automates, le bras proposé par la marque DeLeval a probablement facilité les choses : « La nouvelle caméra 3D Insight augmente encore le taux de succès lors de la pose des gobelets trayeurs : on parle de plus de 99 % de réussite. Cela améliore aussi la vitesse d’exécution, économisant 40 à 60 secondes par vache, au profit d’un temps effectif de traite supérieur de 10 % par stalle. » 
La première nuit, les associés se sont relayés pour faire circuler les vaches dans le bâtiment en faveur de la fréquentation des stalles. « La 2e nuit, je suis venu seul, explique Clément Jaffrelot. Après une heure, comme tout fonctionnait bien, qu’il y avait peu de retard, je suis rentré à la maison… Une semaine après le lancement des robots, le troupeau avait pris ses marques. »

Davantage de week-end libres

Avec 9 mois de recul, les associés apprécient. « Aujourd’hui, nous tournons à 2,8 traites par vache et par jour. Chaque stalle effectue 160 traites quotidiennes. Un bon rythme de croisière », rapportent-ils. Les Costarmoricains relèvent aussi le suivi de troupeau « beaucoup plus pointu » permis par le système. « Nous n’avions pas de compteur à lait auparavant. Aujourd’hui, grâce au suivi de la production et du débit, la mesure de conductivité du lait et la détection d’une présence éventuelle de sang à chaque traite, nous savons tout de suite s’il y a un problème et sur quel quartier. » Sur l’aire paillée surchargée, le taux cellulaire moyen avait grimpé à 240 000 cellules / mL, proche de la pénalité. Suite au changement de conduite, tout est rentré dans l’ordre : autour de 150 000 cellules aujourd’hui. Clément Jaffrelot souligne aussi qu’aucune réforme anticipée en lien avec l’adaptation aux logettes ou à la traite robotisée n’est intervenue. Pas de problème non plus de boiteries. Cette transition réussie a aussi changé le quotidien des associés : « Auparavant, chacun bénéficiait d’un week-end libre toutes les trois semaines. Désormais, nous ne travaillons plus qu’un week-end toutes les trois semaines. » 

Un coût alimentaire plutôt en baisse

Suite à l’entrée dans le nouveau bâtiment et au démarrage de la traite automatisée, des résultats techniques encourageants sont à noter. Selon les chiffres du BCEL Ouest, le niveau d’étable a augmenté d’environ 9 000 à plus de 10 300 kg de lait produits (45,6 en MG et 33,3 en MP) par vache et par an malgré une tendance du mois moyen à augmenter avec l’agrandissement de la taille du troupeau. « Le coût alimentaire est plutôt en baisse : de l’ordre de 87 € / 1 000 L sur 2019. Nous constatons notamment que les animaux circulent bien dans l’enceinte que ce soit pour manger ou se faire traire », précise Clément Jaffrelot. Un premier bilan technico-économique positif pour les associés qui ont investi 866 000 € au total (terrassement, fumière, fosse couverte, bâtiment, robots de traite…). « Soit un coût de 6 700 € / place ».


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