« On joue le rôle de pompier, nous épandons de petites quantités de lisier pour vider partiellement les fosses », témoigne Guillaume Nizan, co-gérant de la SARL du même nom basé à Mordelles (35). L’entrepreneur est obligé de choisir avec ses clients les pâtures pour le passage de son engin, privilégiant « les parcelles qui ont été pâturées par les animaux, qui portent mieux ». Sur les chantiers, les tonnes à lisier ne rentrent pas dans les champs, mais servent à alimenter un automoteur d’épandage, plus léger et avec des pneumatiques adaptés.
Sur les parcelles de céréales désherbées à l’automne, « les passages de roues nous permettent de fertiliser sans trop tasser. Le stade épi 1 cm est déjà atteint sur blé grâce aux températures douces. La nature avance et certains plants jaunissent, par excès d’eau ou par manque d’azote ».
La dérogation a fait du bien
Si les épandages d’effluent de type 1 et 2 sont autorisés sur prairies et sur cultures depuis le 1er février, Guillaume Nizan estime que « la dérogation de la préfecture à l’automne dernier, permettant d’épandre jusqu’au 15 octobre sur des prairies de plus de 6 mois, nous a aidés ». Les lisiers épandus en ce début mars « sont clairs ; les lisiers plus épais sont gardés pour les épandages de printemps », note l’entrepreneur.