L’assemblée générale du Groupement des agriculteurs bio des Côtes d’Armor s’est tenue jeudi 12 mars à Plaintel. Les participants ont notamment débattu des outils innovants pouvant faciliter le renouvellement des générations.
À l’heure de laisser sa place d’administrateur du Gab 22 après plusieurs années de bons et loyaux services, Nicolas Montfort a fait un petit point sur la situation. Notant d’emblée que, en Côtes d’Armor, on approche des 10 % de fermes. « Cela traduit une belle évolution ».
« La bio, c’est un pari sur l’avenir »
« Derrière la Fnab à l’échelle nationale, nous sommes pour une agriculture biologique plus exigeante et plus différenciante… » Avec dans la tête l’idée à terme de 100 % de la SAU française en bio. Pour Nicolas Montfort, « l’objectif est d’emmener le maximum d’adhérents vers nos valeurs qui ne sont pas qu’un cahier des charges agronomique, mais plus largement un véritable projet de société ».
Limiter les investissements pour s’installer
Justement, l’assemblée générale du Groupement s’est attardée sur le thème «Être producteur bio autrement». Dans le secteur agricole, toutes sensibilités et approches confondues, la question du renouvellement des générations et de la reprise des fermes est dans toutes les têtes, dans toutes les bouches. Chacun répète à l’envi que la moitié des agriculteurs vont faire valoir leur droit à la retraite dans les 10 ans à venir. Alors que les repreneurs ne sont pas suffisamment à se bousculer au portillon pour relever le défi. « Les investissements sont souvent conséquents notamment en bâtiments et en foncier, y compris en bio. Nous avons donc tenu à explorer des pistes pour se lancer sans trop s’endetter et bénéficier en parallèle d’une bonne protection sociale. »
Une rupture dans les esprits
Alors que par définition, les agriculteurs sont très attachés à la terre, à la propriété, les administrateurs du Gab 22 estiment qu’il est grand temps d’embrasser d’autres approches pour s’installer. Un appel à une rupture dans les esprits. La table ronde a ainsi rassemblé différents témoins qui ont su innover et s’adapter. À Plougrescant et à Plonévez-Moëdec, ce sont d’abord des installations avec un portage collectif de la propriété foncière sous forme de GFA ou de SCI. « L’exemple de la Scop, statut très peu utilisé en agriculture, est aussi à étudier pour sortir le capital du projet et faciliter les transmissions. Pourquoi pas ne plus être exploitant mais salarié de sa société pour bénéficier d’une meilleure couverture sociale ? », interroge Nicolas Montfort. « Aujourd’hui, pour compléter une petite retraite, les anciens vendent un capital de fin de carrière à la génération suivante qui s’endette largement. Nous devons casser ce processus. »