La filière bois de bocage interpelle les collectivités

 - Illustration La filière bois de bocage interpelle les collectivités
De gauche à droite : Alain Le Gall, directeur de Kerlebost, Gaëtan Le Seyec et Samuel Le Port, conseiller forêt à la Chambre d’agriculture, devant la chaudière du lycée.
La SCIC Argoat Énergie, du Pays de Pontivy, alimente quelques chaudières de collectivités en bois plaquettes provenant des haies de fermes locales. Pas assez selon ses responsables.

Deux mille tonnes de plaquettes livrées chaque année ; six mille espérées en 2013 au moment de la création de la SCIC. Le compte n’y est pas. Ses responsables veulent convaincre les élus locaux et les responsables de collectivités de l’intérêt d’utiliser du bois de bocage pour alimenter leurs chaudières. La partie n’est pas gagnée, même en cette période préélectorale où tous les candidats promettent du « vert » et à l’aube de l’élaboration des PCAET (Plans climat air énergie territoire). Les collectivités préfèrent d’autres énergies, non renouvelables, comme le gaz. Quand elles sont équipées de chaudières à plaquettes bois, elles s’approvisionnent au moins cher, souvent hors Bretagne, sans aucune traçabilité.

« Nous sommes un peu plus cher », avoue Gaëtan Le Seyec, cogérant de la société. 15 % de plus, environ. « Mais quand on pense que les chaudières sont subventionnées par les pouvoirs publics… ». Le lycée de Guer vient, par exemple, de décliner l’offre de la SCIC Argoat Énergie. L’hôpital de Pontivy a refusé de renouveler son approvisionnement en local, pour seulement 10 % de ses besoins. « Nous avons pourtant de la matière à proximité qui peut bénéficier à l’économie du territoire. Les agriculteurs pourraient répondre plus facilement aux programmes de plantations s’ils avaient une valorisation ensuite, grâce à des débouchés sécurisés ».

Économie de 10 000 € par an à Kerlebost

Les exemples de chaudières à bois plaquettes performantes ne manquent pas, contrairement à une idée trop répandue. Dans les élevages et dans les collectivités. « Questembert nous achète 500 tonnes par an pour chauffer sa piscine. Et cela fonctionne très bien ». Le lycée de Kerlebost a remisé son système de chauffage au propane et investi dans une chaudière à bois, il y a quelques années. « Les 13 kilomètres de haies de l’exploitation (144 hectares) suffisent à couvrir nos besoins », indique Alain Le Gall, directeur. 60 tonnes de plaquettes sèches chaque année, qui sont déchiquetées et stockées sur les plates-formes de la SCIC. « Cela représente une économie de chauffage de 10 000 € chaque année ». Le système sert également de support pédagogique pour les élèves du lycée.


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