Un jeune agriculteur qui passe par le dispositif à l’installation est dans 95 % des cas toujours en activité au bout de 5 ans. Les JA 29 souhaitent consolider ces installations et rendre le métier plus attractif.
« L’agriculture est un poids lourd de l’économie : 1 exploitation crée 5 emplois directs », introduit Myriam Hélias, des Jeunes Agriculteurs du Finistère, lors de l’assemblée générale du syndicat. Ces 5 emplois font vivre 2,5 personnes directement dans l’exploitation, 2 dans les industries agroalimentaires et 0,5 dans l’agroéquipement et les services.
La DJA après 21 ans
Si la tendance du nombre d’installation est en légère baisse, le Finistère aura tout de même enregistré 127 projets aidés en 2019. Avec en moyenne 1 installation pour 3 départs, l’ambition du syndicat est de séduire et d’aider les porteurs de projet. « Nous souhaitons par exemple et pour faire baisser le coût des installations, qu’il n’y ait plus d’application de frais de dossier par les banques ». En moyenne, les Jeunes Agriculteurs chiffrent à 512 000 € le coût d’une installation en société pour 270 000 € en individuel.
Florian Kerebel fait ressortir de son côté l’idée selon laquelle bénéficier de la Dotation Jeunes Agriculteurs (DJA) ne pourrait se faire avant l’âge de 21 ans. « Il faut que les projets soient mûrs. Attendre 21 ans est aussi un moyen d’acquérir de l’expérience ». Une vision partagée par Stéphane Cornec, président des JA 29, pour qui cette possibilité d’obtenir une DJA plus tardivement montre « une volonté d’augmenter les bagages scolaires. Le Bac Pro est le diplôme minimum pour s’installer ; repousser la DJA à 21 ans permettrait de continuer plus longtemps ses études ».
Le renouvellement, une priorité en Europe
Invité à participer via vidéo-conférence, le député européen et ancien président des Jeunes Agriculteurs Jérémy Decerle « sensibilise le Parlement européen sur la ‘catastrophique’ démographie agricole. Un peu plus de 5 % des agriculteurs ont moins de 35 ans en Europe, plus de 50 % ont plus de 55 ans. Le renouvellement doit devenir une priorité ». Le député souhaite aussi éclaircir la définition d’actif agricole, « qui fait débat, chaque pays dispose de ses critères. On ne doit pas donner des aides à des personnes qui n’ont jamais vu de vache », ironise-t-il.
À la pointe pour le verdissement
Interrogé sur la future Pac, Jérémy Decerle rappelle au sujet du verdissement que « la France n’a rien à prouver par rapport aux autres et doit se servir de ses atouts pour être rationnel et pragmatique ». Si rien n’est encore calé au niveau européen sur le calendrier post 2020, l’eurodéputé demande aux Jeunes Agriculteurs d’être « force de proposition. La directive nitrate appliquée en Bretagne est un bel exemple d’atouts sur lequel on peut se reposer : il faut faire reconnaître le travail déjà réalisé au niveau environnemental », conclut Jérémy Decerle.