TransAE a permis d’analyser le travail en système pâturant pour produire des références qui serviront aux futurs installés et aux enseignants.
Pendant 4 ans, le réseau Civam a mené des travaux dans le cadre du projet TransAE (Transformations du travail et transitions vers l’agro-écologie). Ce projet a impliqué 90 personnes dont 60 agriculteurs en (ou en chemin vers un) système pâturant, économe et autonome. « L’objectif de TransAE est de produire des références sur les différentes dimensions du travail dans les élevages en systèmes pâturants autonomes et sur les transformations du travail inhérentes aux transitions vers ces systèmes ; des ressources capables d’inspirer aux éleveurs autonomes les ajustements qu’ils souhaitent apporter à leur travail ; des ressources permettant aux animateurs et conseillers de prendre en compte le travail dans leur accompagnement des éleveurs qui s’orientent vers de tels systèmes », indique Jean-Marie Lusson, animateur du réseau Civam, en charge du projet TransAE, lors de la restitution régionale le 3 mars au Rheu (35).
Michel Grimault, éleveur laitier à Gosné (35) a participé au projet. Dominique Macé, animateur pour l’Adage 35, avait soulevé quelques problèmes de main-d’œuvre sur l’élevage. « Le père de Michel travaillait bénévolement sur l’exploitation et son neveu était aussi là pour aider les week-ends et durant les vacances scolaires. » Michel Grimault avoue qu’il est difficile d’assumer tout le travail seul. Après avoir rempli le questionnaire et échangé avec l’animateur, l’éleveur a apprécié de pouvoir mettre des mots sur les différentes situations.
Le travail est un sujet tabou
« La question du travail est un sujet un peu tabou dans l’agriculture, c’est difficile d’en parler avec les collègues. Aujourd’hui, j’aborde le travail d’une autre façon, j’ai compris qu’il y avait des solutions à ma problématique de main-d’œuvre. J’ai souhaité que cette thématique du travail soit abordée collectivement, je l’ai donc proposée à mon groupe Civam », explique Michel Grimault.
La surcharge de travail n’est pas une fatalité
Son groupe Civam a ainsi bénéficié de différentes formations comme l’organisation du travail avec l’exemple d’une journée type chez un producteur et l’analyse des points d’amélioration. Une autre formation, sur le thème « lever les freins à l’embauche », a permis aux participants de prendre conscience qu’une embauche était envisageable sur leurs exploitations. « Nous avons aussi cherché des pistes de simplification du travail en mettant en place les vêlages groupés ou des vaches nourrices. La formation monotraite a suscité beaucoup d’intérêt puisque 20 agriculteurs y ont participé. Trois ans se sont écoulés depuis le début de ma participation au projet transAE et cela m’a permis d’évoluer. Je suis notamment en conversion pour passer en bio. Je me suis rendu compte que la surcharge de travail n’est pas une fatalité et qu’il existe des solutions, il suffit d’avoir envie d’aller les chercher et de les mettre en pratique. »