Les Jeunes Agriculteurs agissent pour l’installation

 - Illustration Les Jeunes Agriculteurs agissent pour l’installation
De gauche à droite : Charles Fossé, secrétaire général JA 35 ; Jimmy Guérin, président JA 35 ; Cyrille Herbert, responsable installation JA 35 ; Guillaume Cabot, administrateur JA national.
Régulation foncière, reconnaissance de l’actif agricole dans la Pac, communication généralisée… Le syndicat JA agit pour l’installation en agriculture, défendant tous les modèles.

En 2019, l’Ille-et-Vilaine compte 122 installations aidées. Un chiffre dans la moyenne des années précédentes, « mais qui est insuffisant pour assurer le renouvellement des générations car il représente 1 installation pour 3 départs », a souligné Jimmy Guérin, président de Jeunes Agriculteurs 35, lors de l’assemblée générale du syndicat le 10 mars à Rennes. D’ici 2026, 50 % des agriculteurs seront en âge de partir à la retraite. C’est donc un véritable défi qui se présente pour l’agriculture.

La terre doit d’abord aller aux agriculteurs

Soucieux de maintenir des agriculteurs en nombre sur les territoires dans des filières diversifiées, les JA multiplient les actions pour favoriser l’installation. « Parmi les leviers indispensables, le sujet du foncier reste majeur. La terre doit d’abord aller aux agriculteurs. Ce n’est pas normal qu’aujourd’hui en Bretagne, l’équivalent de 9 terrains de foot soient artificialisés chaque jour ! », dénonce Jimmy Guérin. « Nous avons perdu 25 % de la surface agricole de la France en 50 ans ».

À l’échelon Bretagne, JA milite pour une incitation forte à la réhabilitation des anciens bâtiments plutôt que la construction et considère que la compensation des terres prélevées par des forêts ne doit pas être la seule solution : le bocage ou les haies doivent être reconnus. Les JA appellent aussi à la vigilance par rapport à la méthanisation qui exerce une pression de plus en plus forte sur le foncier. « Une surenchère des prix des terres serait un danger majeur par rapport à l’installation. » Au niveau national, JA participe activement au projet de loi sur le foncier.
Selon le syndicat, la reconnaissance de l’actif agricole dans la future Pac est un autre enjeu majeur pour installer. Les JA souhaiteraient que les retraités, les agriculteurs de loisirs ou les gestionnaires qui ne sont pas agriculteurs exploitants soient exclus des bénéficiaires de la Pac.

Déploiement du Pass JA

Outre les journées organisées chaque année sur l’attractivité du métier et sur la transmission, JA 35 travaille depuis 4 ans sur le Pass JA : une aide à l’installation versée par les EPCI (établissement public de coopération intercommunale). « Fin 2019, 6 conventions ont été signées avec des EPCI et nous sommes en discussion avec 3 autres. Cette aide, de 2 à 5 000 € selon les territoires, est versée pour tous les projets éligibles à la DJA quel que soit le système. Nous demandons en retour aux jeunes de s’impliquer sur leur territoire pour que le monde agricole y soit représenté », souligne Cyrille Herbert (responsable installation JA 35).

Davantage prendre en compte le temps de travail

Lors de l’assemblée générale, les JA ont aussi appelé à la vigilance des porteurs de projets et de ceux qui les accompagnent par rapport au temps de travail. « Une calculette est mise à disposition pour aider les jeunes à prendre en compte l’humain dans leurs projets. Nous souhaitons aussi inciter les jeunes à mettre en place une assurance au remplacement. Nous regrettons que cette dimension travail ne soit pas suffisamment intégrée par les banques et en CDOA », déclarent les JA. « Nous interpellons vraiment les jeunes sur cette thématique. Nous avons même refusé certains projets qui affichaient des temps de travail trop élevés car nous jugions que la pérennité économique était mise à mal de ce fait », souligne Dominique Trubert, président 35 de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole.


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Un commentaire

  1. Chateigner

    Il devient évident que pour éviter la diminution du nombre d’agriculteurs, il convient aujourd’hui de réduire l’intensivité et multiplier les petites exploitations. Ce sont ces dernières qu’il faut aider, pas les mégas projets qui incluent la malbouffe et la perte d’éthique. La méthanisation sera un des facteurs majeurs conduisant à une agriculture intensive où seuls les très gros survivront.
    Le CSNM
    https://twitter.com/CSNM9

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