Fabrice et Vincent Guérin ont été aidés par le Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine pour la création de chemins qui favorisent le pâturage tout en simplifiant leur travail.
Reprenant une ferme voisine, Fabrice Guérin s’est installé avec son frère Vincent en avril 2018. Malgré l’augmentation des moyens de production, les éleveurs ont souhaité favoriser le pâturage tout en facilitant sa gestion. Raison pour laquelle des chemins ont été mis en place, pérennisant l’accès des 100 vaches laitières à de nouvelles parcelles. « Passer par un chemin communal était possible mais cela demandait au moins 2 personnes. Aujourd’hui, nous avons juste à le traverser », détaille Fabrice Guérin.
Autre atout, « ces chemins sont mieux adaptés aux pattes des vaches. » Le premier chemin est long de 360 mètres (5 m de large en sortie de stabulation puis 4 m puis 3 m) et le second fait 70 m de long et 4 m de large. La réalisation a été confiée à une ETA. Suite au décapage fait sur 20 à 25 cm, un empierrement a été réalisé, bien tassé au cylindre, sur lequel a été positionnée la couche de finition : un mélange gravier/sable de granulométrie 0/31,5 mm. « Le chemin est bombé pour une bonne évacuation de l’eau. Il reste propre. Aux endroits où les tracteurs passent, l’empierrement a été renforcé. »
Aides au diagnostic et à l’aménagement
Pour ce projet, Fabrice et Vincent Guérin ont bénéficié d’une subvention du Département 35. Le diagnostic a été réalisé par Cécile Bouquet, consultante Eilyps, qui a aussi aidé les éleveurs à monter leur dossier. « La mise en place des chemins a permis de passer de 15 à 25 ha pâturés autour de la stabulation et d’augmenter le temps de pâturage de l’ordre de 6 semaines », souligne la conseillère. La nuit, les vaches peuvent aussi sortir en accès libre. La gestion des effluents est facilitée par ce pâturage supplémentaire sachant que les vaches sont conduites en aire paillée. « Nous allons par ailleurs pouvoir renouveler plus facilement les prairies. »
« Cette démarche nous a incités à redessiner l’aire de pâturage. Aujourd’hui, nous avons 20 paddocks de 1 à 1,2 ha. Le débrayage est facilité. Deux kilomètres de tuyaux ont été posés pour amener de l’eau sur toutes les parcelles, dans un voire deux abreuvoirs », explique Fabrice Guérin. Sur un devis présenté de 9 550 €, les éleveurs ont perçu 3 732 € d’aide. Mais des aménagements supplémentaires, notamment à la sortie de la stabulation qui a été agrandie, se sont ajoutés, amenant le montant des dépenses à 14 000 €. « L’aide nous a permis de mettre en place des chemins bien conçus et pérennes. »
Ces nouveaux chemins participent aussi à la maîtrise du coût alimentaire. « Malgré l’augmentation de l’effectif, il a baissé à 90-95 €/1 000 L. La production est passée de 7 500 à 9 000 L/VL, sans concentré supplémentaire par vache. » Cette hausse est liée à des fourrages mieux valorisés mais aussi au choix d’adhérer à une désileuse automotrice en Cuma.