Le très bon niveau de tolérance aux maladies des nouvelles variétés qui dominent dans l’Ouest de la France permet de supprimer le premier traitement.
Les variétés qui présentent des notes de tolérance à la septoriose >=6,5 (Campesino, Chevignon, Fructidor, Hyfi, Kws Extase, Kws Tonnerre, LG Absalon, LG Armstrong, Maldives CS, Ortolan, Pastoral, RGT Cesario, SY Adoration, Syllon…) permettent d’éviter un traitement avant dernière feuille étalée. Seules les situations où Septo-Lis® indique un développement précoce de septoriose sur des variétés sensibles (note < 6,5) nécessitent un T1. Dans ce cas, les triazoles sont proposés de préférence associés avec un contact pour renforcer leur efficacité sur septoriose. Le chlorothalonil, le soufre et le folpel étant des fongicides multisites, ils présentent un risque de résistance limité. À noter que le chlorothalonil n’est utilisable que jusqu’au 20 mai 2020, et plus au-delà.
Sur rouille jaune le traitement est nécessaire uniquement en présence de la maladie pour les variétés sensibles dont la note rouille jaune est < 7. En situation à risque de développement précoce (bordure maritime…), on préférera recourir aux variétés résistantes (note >=7 ; Campesino, Chevignon, Fructidor, KWS Extase, KWS Tonnerre, LG Absalon, LG Armstrong, Maldives CS, Ortolan, Pastoral, RGT Cesario, SY Adoration…). Sur rouille jaune uniquement, les produits à base de triazoles (ou double triazoles) ont une efficacité très satisfaisante. Ils peuvent être complétés éventuellement par une strobilurine. Plus que le produit, c’est le délai entre deux interventions qui est important.
Avec une pression précoce comme celle observée en 2014, les produits ne dépassaient pas 20 jours de protection. Une enveloppe de 15-20 €/ha est suffisante pour ralentir la progression de la maladie en début de cycle.
En cas de risque piétin verse, on préférera recourir aux variétés résistantes (note >=5, Campesino, KWS Tonnerre, LG Absalon, LG Armstrong, SY Adoration, Syllon…). Si un traitement s’avérait absolument nécessaire, l’association de métrafénone et de cyprodinil semble la solution la plus adaptée aux situations où le piétin verse est très présent.
Traitement en T2
Pour le traitement à partir du stade « dernière feuille étalée » (T2), des produits associant un SDHI et un triazole (Revystar XL Librax, Kardix, Elatus Era…) sont à privilégier. Ces références sont économiquement équivalentes aux doses proposées (cf tableau) sur la cible septoriose. Les interventions à ce stade constituent le pilier de la protection du blé tendre. Pour les régions et les variétés où la rouille brune est la préoccupation majeure, l’adjonction d’une strobilurine est proposée de 0,2 à 0,3 L/ha, sauf dans le cas d’une spécialité à base de benzovindiflupyr (gamme Elatus) en T2.
Traitement en T3
Le T3 en début floraison visera la septoriose en zones de la bordure maritime nord, en cas de forte pression, ainsi que les situations agronomiques où le risque fusariose est avéré et pour lesquelles l’objectif de qualité sanitaire est prioritaire. Utiliser des produits à base de prothioconazole ou de tébuconazole (Prosaro, Kestrel…). La dose du T3 est à moduler en fonction du risque attendu.
Élodie Quéméner, Arvalis / Institut du végétal