Avec des parcelles cartographiées et une connaissance des variétés de maïs il est possible de diminuer ou d’augmenter le nombre de graines de maïs semées à l’hectare selon le potentiel de chaque zone pour augmenter les rendements.
Les progrès réalisés ces dernières années sur le matériel agricole permettent de mettre en pratique l’agriculture de précision. « Depuis 4 ans nous travaillons sur la modulation de la densité de semis de graines de maïs en intra-parcellaire, c’est maintenant possible grâce aux progrès technologiques réalisés sur les semoirs. Cela permet une meilleure répartition de la semence en vue d’optimiser le rendement et la qualité du fourrage », explique Simon Haerink, technico-commercial Bretagne pour le semencier Dekalb lors d’une journée technique organisée par la fédération des Cuma Bretagne Ille Armor le 26 février à Domalain (35).
Cartographier les parcelles
Il faut tout d’abord réussir à déterminer le potentiel de rendement de la parcelle en la scindant en différentes zones. « Cela va être possible en établissant des cartes : de rendement lors des récoltes, de biomasse, de résistivité ou de conductivité. Il est aussi très important d’échanger avec l’agriculteur autour de cette cartographie des parcelles car son expérience permet de valider l’exactitude du potentiel de rendement de chaque zone », indique Laurent Coutey, ingénieur technique pour Dekalb. Le semencier réalise des essais en Europe sur 1 000 ha pour tester les variations de densité de semis de 50 000 à 140 000 graines par hectare et les effets sur la culture.
« Nous obtenons des courbes de densités qui sont croisées avec les courbes de rendement. Au champs, nous observons : le nombre d’épis ainsi que leur taille, la tenue de la tige et la résistance aux maladies. Nous recherchons le juste équilibre entre l’investissement en semence et le gain de rendement. Certains hybrides sont flexibles et vont pouvoir être semés à faible densité car ils vont compenser grâce aux épis, d’autres répondent très bien à une augmentation de densité de semis en augmentant significativement le rendement. » La densité de semis et les préconisations sont adaptées au potentiel du sol. Par exemple sur la variété DKC 3450 aux endroits ou le potentiel est faible il faut semer 95 000 graines/ha et dans les zones à potentiel moyen à fort monter à 110 000/ha.
[caption id= »attachment_45071″ align= »aligncenter » width= »720″] Les améliorations technologiques sur les semoirs à maïs permettent aux semenciers de pousser la recherche variétale pour ajuster au mieux les doses de semis selon le potentiel de chaque zone d’une parcelle.[/caption]
+ 6,3 qx/ha de moyenne en 2018
Pour les essais, une bande témoin reste fixe à 95 000 graines/ha et l’autre bande est modulée entre 93 000 et 109 000 graines/ha selon le potentiel de chaque zone. « Dans cette parcelle d’essai en maïs grain en modulant à 93 000 gr/ha en potentiel moyen nous avons gagné 3 qx/ha comparé au témoin. En zone à potentiel élevé nous avons semé 100 000 gr/ha et nous avons gagné 7 qx/ha et en potentiel très élevé nous sommes montés à 109 000 gr/ha pour 8 qx/ha de gain de rendement », décrit Simon Haerink. En maïs grain 56 essais ont été réalisés en 2018 en France, 79 % affichaient des résultats positifs pour les agriculteurs en modulant les doses dans la parcelle. Le rendement était amélioré de 6,3 qx/ha en moyenne ce qui faisait un gain de 101 €/ha (calculé selon le cours du maïs) en plus comparé à un semis à dose fixe avec un investissement supplémentaire de 15 €/ha de semence, soit un gain net de 86 €/ha (si la prestation de semis n’est pas majorée). L’année 2019 est plus mitigée avec une amélioration de 3,6 qx/ha en rendement sur les 19 essais réalisés soit un gain de 39 €/ha pour l’agriculteur.