Minuscule mais grands effets. Avec son dix-millième de millimètre toutes cornes dehors, le Covid-19 est capable de faire basculer la planète financière, d’enrayer les plus puissantes économies mondiales, de souffler un vent de panique sur les humains… et surtout de tuer. Quels seront les effets dévastateurs de ce virus doté d’un énorme génome protégé par une cuirasse qui le rend d’autant plus redoutable ? Il est trop tôt pour le dire. L’heure est à la protection des personnes avant celle des biens. Et heureusement.
Mais la mise sous cloche de l’activité économique couve des effets en cascade insoupçonnés. Même si l’agriculture semble épargnée « parce qu’il faut manger tous les jours », à plus long terme, une baisse de pouvoir d’achat des travailleurs peut s’accompagner d’un effet domino ascendant jusqu’aux exploitations agricoles. Trop tôt pour le dire. Pour l’heure, des entreprises alimentaires ont déjà réduit leur activité. Des droits de retrait en masse pourraient affecter les chaînes de production de biens alimentaires.
La crise sanitaire actuelle, tout comme le changement climatique, est un symptôme d’une face ombrageuse de la mondialisation. C’est toute la fragilité économique et écologique d’un système qui est mis en saillie par le Covid-19. « Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché », a appuyé Emmanuel Macron dans sa déclaration du 12 mars. Avant d’admettre : « Déléguer notre alimentation à d’autres est une folie (…) ». Cette déclaration présidentielle semble directement inspirée du bon sens paysan. Puisse cette alerte entraîner « des décisions de rupture », comme l’espère le Président. Un changement de cap souhaitable et nécessaire qui ne pourra pas faire l’économie d’une juste rémunération des denrées alimentaires. Enfin ? Peut-être…