Quelle agriculture pour une si complexe Europe ?

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À l’occasion de l’assemblée générale de la Coordination rurale d’Ille-et-Vilaine, vendredi 21 février à Saint-Grégoire, son président Joseph Martin et les membres du bureau avaient invité l’eurodéputée bretonne Marie-Pierre Vedrenne à débattre.

Les agriculteurs voulaient entendre le point de l’eurodéputée Marie-Pierre Vedrenne sur «  la future Pac, l’Europe, l’agro-industrie avide de commerces mondiaux…  » La spécialiste du commerce international a débuté en rappelant qu’à l’échelle de l’Europe, «obtenir un compromis est encore plus difficile aujourd’hui » suite à la restructuration politique du Parlement qui n’est plus dominé seulement par les deux grands groupes historiques (PPE et socio-démocrates). « Nous sommes 27 états qui ne parlent pas la même langue, qui n’ont pas la même histoire… Pourtant, nous avons la nécessité de nous entendre pour peser face aux États-Unis et à la Chine.»
À ce titre, la responsable explique que « la Pac est une vraie politique européenne ». À ses yeux, Emmanuel Macron a une véritable ambition : « Malgré le Brexit, il a fait du lobbying pour conserver un budget constant pour le cadre financier pluriannuel 2021 – 2027. » L’équation est complexe car les Pays-Bas, le Danemark et la Suède sont contre. « Ils ne veulent pas remettre la main à la poche pour conserver cette enveloppe… »

Si les Bretons sont bien vus à Bruxelles « car ils ont souvent un temps d’avance », les Français en général sont peu appréciés. « L’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède et le Danemark ont un prisme agricole différent. Ils nous regardent comme des Martiens quand on demande que l’agriculture et l’alimentation soient traitées différemment… Pour eux, c’est un domaine comme un autre. » L’eurodéputée parle aussi d’une autre donnée qui influence les orientations : la montée en puissance des Verts dans plusieurs pays, avec une vraie pression de la société derrière. « S’il est possible d’échanger avec les Verts allemands par exemple qui ont une vision économique, les Verts français n’en ont jamais assez. »

À l’heure de conclure, après cette explication de texte sur le fonctionnement de la machine européenne, Joseph Martin a regretté le contraste entre « les combats difficiles et lents » décrits par Marie-Pierre Vedrenne à Bruxelles et la vitesse à laquelle les choses se mettent en place suite à une décision de Trump.

« L’EUROPE DOIT ETRE PRESENTE SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE »

Face aux syndicalistes de la CR 35, vent debout contre les traités de libre-échange (« n’importons pas des denrées produites avec des intrants qui nous sont interdits »), Marie-Pierre Vedrenne ne s’est pas démontée. « L’Europe doit être présente sur la scène internationale pour maintenir un commerce juste et régulé. Ces règles passent aujourd’hui par des accords et des traités. C’est indispensable. » La responsable assume le Ceta (Canada) et le récent traité signé avec le Vietnam. Par contre, elle craint le Mercosur et s’engage à se battre contre en l’état. « Malheureusement, dans notre commission commerce international, tous les parlementaires ont une vision plus tournée vers les industriels que vers les producteurs à propos de l’agriculture. »


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