En fonction de la sensibilité variétale et du contexte de l’année, la protection fongicide peut être résumée à une seule application. Deux passages sont nécessaires pour les variétés sensibles.

Sur les variétés tolérantes et avec une faible pression maladie, la stratégie à un traitement au stade dernière feuille étalée est envisageable. Ces variétés sont représentées par Domino, Hook… en escourgeon ; Augusta, KWS Cassia, LG Casting, Memento…, en orges à 2 rangs. L’investissement à prévoir est d’environ 40-50 €/ha en une ou deux applications.

En passage unique, le traitement sera réalisé à dernière feuille étalée : ce traitement permet de protéger la culture vis-à-vis de l’ensemble du complexe des maladies de l’orge.
Pour ce traitement unique, les SDHI ne sont pas indispensables. On peut choisir des associations 2 voies à base de prothioconazole et de strobilurine (de préférence la pyraclostrobine qui présente les meilleures efficacités sur helminthosporiose) ou des solutions à base de triazole + SDHI ou bien sécuriser avec des mélanges 3 voies triazole + SDHI + strobilurine. On ajoutera du chlorothalonil (dernière campagne) dans les situations à forte pression ramulariose et grillures.
Lorsque la pression de l’année devient plus importante sur ces variétés (plus de 25 % de feuilles atteintes par l’helminthosporiose ou la rhynchosporiose au stade 1 nœud), il est conseillé de majorer le coût fongicide à 55-60 €/ha et de réaliser un programme à deux passages.

Cas des variétés sensibles

Cette catégorie concerne les variétés les plus sensibles aux maladies (nuisibilité maladies ≥ 25 q/ha) : Abondance, Amistar, Etincel, KWS Akkord, Ketos, Rafaela, Passerel en escourgeons et Maltesse pour les orges à 2 rangs. Dans ces situations, l’investissement à prévoir est d’environ 60 à 75 €/ha.
Le 1er traitement est à réaliser tôt, au stade 1 nœud. Il permet de lutter efficacement contre la rhynchosporiose, l’oïdium, l’helminthosporiose et les premières attaques de rouille naine.

En T1, les associations à base d’Unix Max / Kayak restent les références avec de bonnes efficacités même à doses réduites. En forte pression maladie, il est recommandé de réserver le prothiconazole pour le 2e traitement donc ne pas l’appliquer en T1 pour respecter l’alternance des substances actives.
Au T2, 2e traitement à dernière feuille – sortie des barbes : ce traitement permet de lutter en priorité contre l’helminthosporiose, et dans une moindre mesure contre rouille naine et ramulariose, et éventuellement de limiter les grillures.

Élodie Quéméner, Éric Masson /Arvalis Institut-du-Végétal