Assainir sans produits chimiques

 - Illustration Assainir sans produits chimiques
Yves Simon devant les 2 cuves de stockage des eaux (à droite) et la citerne souple de stockage d’eau de pluie (devant la micro-méthanisation avec couverture Nénufar derrière).
En mai 2018, Yves Simon a fait installer un traitement de l’eau par électrolyse en ligne sur sa ferme. Ce système lui permet d’utiliser de l’eau de pluie ou issue de l’atelier de transformation pour les bovins.

Dans la stabulation, les abreuvoirs sont propres sans besoin de lavage fréquent, l’eau est transparente. « J’ai 60 ha accessibles autour de la stabulation avec 5 km de tuyaux qui alimentent une quarantaine de bacs à eau. C’est pareil, ils ne verdissent pas », souligne Yves Simon, éleveur en bio à Montreuil-le-Gast (450 000 L dont 400 000 L transformés sur la ferme).

Depuis la mise en place de l’atelier de transformation, l’eau du puits de surface (à 9 m de profondeur) ne suffisait plus à répondre aux besoins sur l’élevage. « Il faut de l’eau pour le refroidissement des cuves notamment, qui allait à l’égout… Il y avait aussi des fuites d’eau. La facture d’eau du réseau montait à 10 – 15 000 €/an. » Pour mieux gérer la ressource en eau, le producteur fait appel à Damien Bernard, de la société Windwest qui lui propose une solution globale sans produits chimiques.

« Nous avons installé deux cuves. La première d’une capacité de 16 m3 stocke d’abord l’eau du puits, puis passe sur l’eau de pluie quand il est vide, puis sur l’eau du réseau. Cette eau sert au refroidissement dans l’atelier de transformation puis revient dans une 2e cuve de stockage de 10 m3 où elle est ramenée à une température de 20 °C environ. Avant utilisation dans l’élevage pour l’abreuvement notamment, l’eau est traitée par électrolyse en ligne », précise Damien Bernard.

Peu de « consommables »

Pour détruire les bactéries et virus, le système Olimpe-Agri combine la création d’un champ électrique dans une cellule d’électrolyse et la production de chlore libre. Ce sont les sels minéraux dissous dans l’eau qui sont transformés en mélanges d’oxydants dont du chlore libre. Quand l’eau ne contient pas assez de sels minéraux, sa conductivité est insuffisante : il faut alors ajouter du sel. Sur l’élevage d’Yves Simon, environ 2 sacs de sel en galets de 25 kg sont utilisés chaque mois, ce qui revient à 15 €/mois.

Côté investissement, une cellule d’électrolyse qui traite 3 m3/h coûte environ 8 500 € (9 300 € pour 2 cellules). Le bon fonctionnement de l’installation est surveillé simplement grâce à une application qui indique la conductance : le seul paramètre à vérifier. Depuis la mise en place du traitement de l’eau, les vaches se portent encore mieux. « Il y a 4 à 5 mammites par an sur les 75 vaches et je n’ai pas de pénalités cellules », apprécie Yves Simon. « L’électrolyse en ligne permet une bonne rémanence de l’action assainissante, une éradication du biofilm, sans odeur de chlore et sans corrosion des métaux », ajoute Damien Bernard.

[caption id= »attachment_45186″ align= »aligncenter » width= »470″] Pour détruire les bactéries et virus, le système combine la création d’un champ électrique dans une cellule d’électrolyse et la production de chlore libre.[/caption]

Filtration de particules

Récemment, Yves Simon a ajouté une filtration des particules limoneuses en amont du traitement pour purifier l’eau. En comptant tous les équipements (2 pompes immergées, 3 pompes de surface, cuves, bacs, poche de stockage des eaux de pluie, filtre), l’investissement total pour l’eau approche 40 000 € sur l’élevage. Pour encore plus d’autonomie en eau, un forage est envisagé par le producteur.

L’eau de pluie stockée en citerne souple

Actuellement, les eaux de pluie sont récupérées sur 1/3 des toitures de l’élevage. Elles arrivent dans un premier bac « décanteur » où elles passent à travers plusieurs couches de matières : un lit de « minéralite », du sable puis des graviers. Puis elles sont pompées dans un 2e bac pour être stockées dans une citerne souple de 100 m3. Comme elles contiennent peu de minéraux, les eaux pluviales peuvent induire des carences pour les animaux. La « minéralite » permet un apport de calcium et magnésium notamment. Son coût est de 30 €/sac (un par mois en moyenne sur l’élevage).


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