Des ornières très profondes limitent le ressuyage dans les terres lourdes et peu filtrantes.
Les dernières récoltes 2019 ont laissé des stigmates encore visibles. Selon les secteurs, les machines équipées de chenilles et autres caissons n’ont pas apporté de bénéfices dans l’amélioration des conditions de ces récoltes.
Analyser la situation de départ
Selon que la parcelle a été préparée récemment (labour par exemple) ou bien en prairie de longue durée, la porosité et la densité n’étant pas les mêmes, il y a un risque de compactage en profondeur à partir d’ornière de 8 cm environ sur labour contre 3 cm seulement pour la prairie. On imagine aisément les effets de profondeurs de plus de 30 cm comme on peut parfois le constater aujourd’hui.
– L’état de surface :
• Si présence d’eau sur la parcelle et dans les ornières : le premier objectif sera de permettre à l’eau de traverser les couches de terre tassées pour favoriser le ressuyage. Un passage de décompacteur, sans objectif de préparer de sol, peut aider à drainer les flaques d’eau.
• Dans une parcelle toute ou en partie dénivelée : le gros du travail va consister à niveler au moins en surface pour favoriser le passage des outils de semis. Certaines techniques, et en particulier le semis direct nécessitant une surface plane, ne pourront être correctement mises en œuvre dans ces situations.
– La structure en profondeur :
une surface défoncée ou fortement ondulée induit inévitablement des lésions en profondeur. En temps normal, le travail profond de type décompactage se raisonne avec l’observation de la profondeur des zones les plus tassées. Dans ce contexte, il devra y avoir systématiquement un travail profond, mais qui ne sera pas capable de restructurer à 100 % les zones compactées.
La réalisation d’un décompactage efficace demande de respecter certaines consignes. Il faut intervenir sur un sol parfaitement ressuyé pour permettre un éclatement des zones tassées. On passera de l’état massif (aucune motte n’est facilement discernable) à un état fissuré. Il faut aussi descendre suffisamment profond dans les limites permises par l’outil utilisé pour atteindre les exigences de la culture à venir.
Afin de corriger les séquelles à long terme causées par ces mauvaises conditions de récolte, il faudra s’y reprendre en plusieurs fois pour récupérer une structure optimale. En dehors des outils, la teneur en argile, les galeries de vers de terre et des anciennes racines vont aussi permettre la restructuration du sol. Mais ces processus sont très lents.
Quels outils pour quel résultat ?
Michel Moquet / Arvalis Institut-du-Végétal