Échos du monde laitier en Italie et en Espagne, les deux pays européens les plus meurtris par le Covid-19.
« À part l’énorme perte de vies humaines qui reste la véritable catastrophe provoquée par cette pandémie, je constate que le Covid-19 est en train de faire trembler l’économie mondiale à tous les niveaux », confie Giuseppe Beltramino, responsable commercial chez Gènes Diffusion. Avant de préciser que la baisse du prix du lait et de la viande ainsi que le manque de main-d’œuvre pour travailler et ramasser les fruits et les légumes sont les trois effets les plus visibles actuellement en agriculture. « Je n’ai pas de solution », concède l’Italien, issu d’une famille d’éleveurs laitiers. « Surtout je ne comprends pas pourquoi quand un tel phénomène frappe notre planète, il faut forcément chercher un coupable… »
Travaillant dans la sélection génétique depuis plus de 20 ans, ce juge international polyglotte tente de prendre du recul. « Grâce à mon métier, je visite régulièrement la plupart des plus importants bassins laitiers du monde. Et j’ai clairement vu, au fil des années et des crises du secteur, que les pays qui s’en sortent toujours le moins mal sont ceux qui ont su protéger et communiquer sur la qualité de leur lait et de leurs produits laitiers. »
Giuseppe Beltramino parle notamment des pays où les consommateurs connaissent encore et apprécient « le goût du vrai lait frais », des glaces faites « sans poudre » et surtout les régions avec des appellations d’origine contrôlée « biens gérées et bien distribuées dans les magasins »… Pour lui, les éleveurs y sont alors « toujours plus à l’abri des importations sauvages de produits de moindre qualité ».
Le goût du vrai lait frais
Et au-delà du fonctionnement des filières et des grands équilibres des marchés, l’observateur revient sur « l’éducation » comme notion clé. « Plus particulièrement dans le sens plus anglo-saxon du terme, il est nécessaire d’éduquer les populations à bien manger, à privilégier les produits frais. En faveur de consommateurs en forme qui vivent mieux, pèsent moins sur les services de santé publique et protègent les fermes de l’agressivité des marchés industriels et financiers ».