Le temps sec et chaud que nous connaissons actuellement accentue le risque de perte d’azote par volatilisation de l’azote ammoniacal (NH4+).
La volatilisation ammoniacale est très intense dans les 24 heures qui suivent l’épandage et diminue ensuite très rapidement avec la diminution de la teneur en azote ammoniacal dans le produit épandu.
Lisiers et fientes : enfouir au moins à 10 cm
Les pertes sont d’autant plus importantes que le produit a une teneur élevée en azote ammoniacal, que la température de l’air et la vitesse du vent sont élevées et que le pH du produit est élevé. Ces pertes peuvent atteindre 20 à 30 % de l’azote ammoniacal pour un produit solide à faible teneur en N-NH4 (ex : fumier de bovins) et 80 % pour des lisiers ou digestats de méthanisation à forte teneur. L’enfouissement à l’épandage ou immédiatement après l’épandage est la méthode la plus efficace pour limiter ces pertes.
Des références montrent que les déchaumeurs à dents ou à doigts destinés à ne travailler que les pailles sont beaucoup moins efficaces que les déchaumeurs animés ou à disques. Ils montrent également que l’épandage sur un sol préalablement travaillé permet une meilleure infiltration des lisiers limitant les pertes. Enfin, il est nécessaire de descendre à une profondeur plus importante que 5 cm pour accroître l’efficacité de cet enfouissement. Avant maïs, il convient donc d’incorporer les lisiers dès que possible sur une profondeur suffisante (au moins 10 cm).
Limiter les risques de volatilisation de l’urée et de la solution azotée
Les engrais à base d’urée et d’azote ammoniacal (urée et solutions azotées) sont également sensibles au risque de volatilisation, mais ces pertes sont plus faibles que pour les apports organiques. Les expérimentations récentes ont chiffré des pertes de 6 à 12 % de l’azote total apporté.
Pour limiter au maximum le risque de pertes, la meilleure solution consiste à épandre peu avant un épisode pluvieux quand c’est possible. Dans tous les cas, il faut éviter les apports en conditions ventées et par températures élevées.
La forme ammoniacale volatilise facilement
Éric Masson / Arvalis-Institut-du-Végétal
Daniel
Bonjour,
Vous faites bien d’insister sur le fait que les digestats liquides s’évaporent beaucoup plus même que les lisiers, quelques part un peu plus organiques que les digestats. Le remariage de NH3 dans l’atmosphère a pour principale conséquence l’émission de particules fines atmosphériques, très dangereuses pour la santé.
sincèrement