Après un bûcheronnage précis, le bois de haie d’une exploitation de Lannilis a été broyé pour être transformé en plaquettes. Une façon de gérer durablement la ressource, sans surexploitation des arbres.
Malgré le confinement, les activités agricoles continuent afin d’assurer la production alimentaire mais aussi veillent à la production d’énergie renouvelable. Certains agriculteurs apportent même des solutions afin de gérer le bocage de façon durable et économiquement viable. En lien avec les animateurs Breizh bocage des EPCI et du Syndicat des eaux du Bas-Léon, certains agriculteurs expérimentent des techniques de gestion du bocage qui permettent de produire tout en préservant la biodiversité, la qualité des eaux, des sols et du climat. Il faut noter qu’un kilomètre de haie stocke en moyenne 140 tonnes de CO2.
À l’EARL Kendalc’h, de Jo Simon, un chantier de broyage de bois de bocage a été réalisé. En seulement une journée de taille, plus de 33 tonnes de bois ont été produites chez l’agriculteur de Lannilis. Ce chantier était organisé en lien avec la SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) Coat Bro Montroulez qui rassemble plus d’une cinquantaine d’agriculteurs. Quelques semaines avant, Manu Clavaud, gérant de la SCIC, avait réalisé les opérations de bûcheronnage. Ce bois, réduit en plaquettes par une entreprise sous-traitante de la SCIC, servira à alimenter des chaufferies comme la piscine de Landerneau. Le bois est stocké durant 4 mois à l’abri, sur une aire bétonnée, ventilée et propre (comme d’anciens silos à maïs). L’agriculteur peut être rémunéré suivant le volume de bois produit. Ces coupes sont réalisées de manière raisonnée où chaque arbre est sélectionné dans un objectif de pérenniser les haies.
Ainsi, cette exploitation de Lannilis est l’une des premières à expérimenter ce dispositif innovant et efficace qui ne demande qu’à croître pour les prochaines saisons. De plus, depuis quelques mois, le label Haie permet de certifier officiellement ces pratiques vertueuses et de faire valoir les services écosystémiques que rendent les agriculteurs à la société. Il exige une origine tracée et locale du bois et garantit une ressource durable sans une surexploitation des arbres.
Yann Gouez, Syndicat des eaux du Bas-Léon