À fin février personne n’aurait imaginé que l’on puisse semer de l’orge de printemps dans les temps et dans de bonnes conditions. Malgré des surfaces en nette progression, la semence n’a globalement pas manqué.
Cette année nous allons atteindre des records de surface en orge de printemps. La céréale a été implantée dans des parcelles qui n’ont pas pu être semées en céréales d’hiver. Elle a aussi été semée pour remplacer certaines cultures d’hiver qui manquaient cruellement de potentiel.
De 3 000 à 16 000 ha
« Il y a eu beaucoup d’orge de printemps de semée sur le mois de mars et peu de blé de printemps. Pour donner un ordre d’idée, en année normale nos adhérents sèment entre 2 000 et 3 000 ha d’orge de printemps et cette année nous sommes entre 15 000 et 16 000 ha mis en terre. L’orge est une culture à cycle court moins exigeante qu’une céréale d’hiver. Elle offre un bon potentiel de rendement et elle est moins sensible aux coups de chaud que le blé de printemps », explique Philippe Lécuyer, chargé de développement pour Eureden. Le choix de mettre en culture de l’orge de printemps plutôt que du maïs permet de ne pas casser les assolements et de couvrir les besoins en paille.
Des semis dans de bonnes conditions
Un agriculteur costarmoricain ayant terminé de semer son orge de printemps en fin de semaine dernière raconte : « Je me retrouve avec 20 ha d’orge de printemps sur 60 ha de SAU. Dans mon assolement j’avais prévu d’en semer 13 ha cette année. Mais j’ai pris la décision de défaire 7 ha de blé et de triticale dans des parcelles où j’ai estimé qu’il manquait beaucoup trop de pieds lié à l’excès d’eau de cet hiver et à des attaques de limaces. » Après broyage du couvert végétal, du compost de fumier de volaille a été épandu sur les 13 ha qui étaient prévus en orge de printemps. L’agriculteur a ensuite réalisé un passage de chisel puis un coup de vibroculteur avant de semer.
L’orge de printemps a été implantée dans de bonnes conditions. Pourtant personne n’y croyait à fin février. « Cela n’a pas été simple de trouver de la semence pour semer les dernières parcelles. Avec un tiers de mes surfaces en orge de printemps, cela va bouleverser un peu mon assolement. Habituellement, j’implante du colza après l’orge de printemps, cette année après la moisson je vais mettre un peu de blé pour ne pas me retrouver avec 20 ha de colza pour la saison prochaine. »