« On peut nous faire confiance ! »

 - Illustration « On peut nous faire confiance ! »
Philippe Cherdel.
Dans ces temps tourmentés, Philippe Cherdel, élu à la FDSEA des Côtes d’Armor, attend que le monde agricole breton montre « sa solidarité et sa force collective » pour répondre au défi de la continuité alimentaire, priorité du gouvernement.

Si les agriculteurs sur leur exploitation jouissent d’un certain « isolement », Philippe Cherdel, secrétaire général de la FDSEA, rappelle que cela ne dédouane personne de prendre strictement toutes les précautions qui s’imposent. Le syndicaliste porte un message de responsabilité. « Comme tout citoyen, nous sommes potentiellement vecteurs de contamination. Nous avons le devoir d’appliquer les gestes barrières et de respecter les consignes de confinement. Ceci est d’autant plus vrai que la poursuite de notre activité nous amène à accueillir de la main-d’œuvre salariée, recevoir des clients et partenaires ou aller voir des fournisseurs. Montrons que l’on peut nous faire confiance ! »

Dans les campagnes, l’un des points les plus contraignants touche au déplacement. « Par ailleurs, nous conseillons à chacun d’avoir une copie du Kbis de l’exploitation, un document officiel en cas de contrôle. »

Difficultés en volaille

Cependant, l’inquiétude concerne avant tout la santé des filières. En légumes, les cours sont assez volatils mais les productions semblent valorisées. Concernant la vente directe, l’autorisation de réouverture de nombreux marchés (parfois partiellement) par la préfecture est un soulagement. « J’espère que ce sera cohérent sur le sujet du local en favorisant les producteurs plutôt que les revendeurs », espère Philippe Cherdel. « En porc, les animaux partent. Mais jusqu’à quand ? », interroge l’éleveur. « En lait, une forte crainte vient de la pression du prix vers le bas… » Doublée d’une demande de réduire la production au printemps. « À la limite, pourquoi pas à condition que cet effort soit mené à l’échelle de toute l’Europe. »

Concernant les Côtes d’Armor, la situation la plus compliquée vient du secteur de la volaille. « Avec la fermeture de la RHD, il y a un problème de débouchés. Si on cumule allongements des vides sanitaires, retard des départs et une baisse de qualité de certaines gammes d’aliments qu’on nous rapporte, à l’arrivée, c’est une perte nette pour les aviculteurs », rapporte le syndicaliste qui confie que la Région a déjà été interpellée sur la question. « Mais il faut avoir conscience qu’en ce moment, les demandes affluent de partout vers les pouvoirs publics. Personne n’est capable de mesurer l’impact économique et social de la crise actuelle. Une chose est sûre, le bilan va être très lourd. »

Contact

Emploi de main-d’œuvre, réglementation, hausse de facturation de services par des prestataires, dérive de prix à la consommation… Philippe Cherdel rappelle que les agriculteurs costarmoricains sont incités à contacter la FDSEA pour toute question, information ou signalement relatifs à cette situation inédite et complexe pour tout le monde. 02 96 79 22 32 fdsea22@fdsea22.fr


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