Que faire pour limiter les dégâts de corvidés sur maïs ?

 - Illustration Que faire pour limiter les dégâts de corvidés sur maïs ?
Parcelle clairsemée due aux dégâts de Choucas sur une parcelle de Loudéac (22) en juin 2019.
Les solutions disponibles continuent de se raréfier.

Les solutions disponibles pour protéger les semis de maïs contre les dégâts d’oiseaux continuent de se raréfier. Les produits à base de thirame, partiellement disponibles pour les semis 2019, sont interdits pour les semis 2020. La substance active zirame demeure autorisée au niveau européen jusqu’au 30 avril (sauf en cas de prolongation ou de nouvelle approbation). Le traitement de semences Korit 420FS (à base de zirame) est autorisé en France (aucune date de retrait n’est connue à ce jour). Cependant, cette spécialité commerciale présente la mention de danger H330 (accompagnée de H373, H317, H335 et H401) ce qui contraint son application; l’utilisation de ce produit ne peut donc pas être généralisée. Son efficacité se situe à un niveau comparable aux produits à base de thirame : relativement satisfaisant en situation de faible attaque, mais limité dès que la pression de population de corvidés devient significative.

Poursuivre la régulation

À ce jour, aucun des nouveaux produits, qu’ils disposent d’une homologation sur maïs pour une autre cible (par exemple Force 20CS) ou non (souvent mis sur le marché avec des allégations de stimulation de la plante ou de fertilisation), ne se distingue du témoin non protégé dans les essais d’Arvalis. Mais, les fluctuations de populations de corvidés plus ou moins visibles localement et les conditions climatiques favorisant l’exposition du maïs aux attaques rendent cette impasse technique plus visible certaines années… À défaut de disposer de la solution idéale, il est recommandé de réguler les populations pour éviter l’exposition des parcelles à une trop forte abondance de corvidés : la réglementation évolue fréquemment avec des modalités de mises en œuvre départementales.

Soigner la préparation du sol

Il demeure indispensable de continuer à déclarer les dégâts pour que ces espèces soient inscrites sur la liste des espèces nuisibles, d’éviter tant que possible les semis décalés (plus précoces ou plus tardifs par rapport aux parcelles environnantes), et de soigner la préparation du sol en évitant de semer dans un sol trop soufflé, condition qui favorise les attaques de corvidés. Un rappuyage correct de la ligne de semis peut contribuer à limiter les dégâts.

Des dégâts importants en 2019

Plusieurs hypothèses peuvent expliquer les dégâts importants sur les cultures de maïs en 2019 :

  • Les efforts de régulation de population de corneilles ont été récemment réduits, voire abandonnés suite aux moindres attaques recensées au cours des dernières années. Pour le choucas, son statut protégé nécessite d’obtenir des dérogations pour intervenir sur les colonies.
  • Des semis parfois réalisés dans des sols secs favorisant l’arrachage des jeunes plantes.
  • Enfin, la protection des semences a évolué : en 2019, aucune semence n’a bénéficié d’une protection à l’aide de thiaclopride (Sonido) et un grand nombre de parcelles ne disposait plus non plus de protection à base de thirame.


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