Dans le contexte d’évolution des ateliers, l’installation correcte et en nombre d’abreuvoirs doit permettre de couvrir les besoins d’abreuvement des vaches.
Une vache laitière boit 50 à 160 L par jour. Cette quantité varie en fonction de la production (compter 3 L d’eau / kg de lait), de la ration (matière sèche, quantité ingérée, herbe riche en eau…), des conditions climatiques, des caractéristiques organoleptiques de l’eau (propreté, goût, odeur) et du nombre et de l’accessibilité des points d’eau. « Ce dernier critère est le principal souci dans nos élevages. La situation est même parfois catastrophique », précise Daniel Le Clainche du GDS Bretagne.
D’autres facteurs limitent la consommation : température de l’eau trop faible, débit limité ou périodes de restriction de certains systèmes robot où des zones sans eau sont ménagées pour pousser les vaches à circuler. Attention aussi aux abreuvoirs mal positionnés. Trop hauts, la vache « qui ne peut pas lever les pieds » est obligée de laper. Trop bas, ils engendrent aussi inconfort de buvée et risque de souillure. Pour rappel, le bord de l’abreuvoir doit se trouver de 75 à 85 cm du sol. « Sans oublier les courants vagabonds, fréquents, à cause d’abreuvoirs non reliés à la terre alors que l’eau est le premier conducteur électrique. »
Parallèlement à l’abreuvoir
Les bovins boivent par aspiration, le mufle pénétrant de 3 ou 4 cm dans l’eau. Ils inclinent la tête pour faciliter la déglutition (angle de 55 à 75°). Chaque abreuvement (7 ou 8 par jour) permet d’ingérer 10 à 15 L. Comme la vitesse de buvée est de 15 L / min, il faut assurer un débit de remplissage de l’abreuvoir au moins équivalent. « Cela signifie de la pression dans une canalisation en PEHD de 32 mm de diamètre. Souvent, les tuyaux ne font que 20 à 25 mm… »
Par ailleurs, l’installation de caméras en étable a permis d’en savoir davantage. « Surprenant mais vrai, les bovins se positionnent presque toujours parallèlement à l’abreuvoir pour boire », rapporte Daniel Le Clainche. Cette observation doit influencer le nombre et le type de points d’eau d’un bâtiment. « Auparavant, on parlait en mètre linéaire d’abreuvoir pour un nombre de bovins. Avec du recul, cela n’avait pas de sens », estime le spécialiste.
En été, la dominante barre le passage
Jacques Capdeville, de l’Institut de l’élevage, a proposé de nouvelles références. « Pour qu’un bovin puisse satisfaire ses besoins, on recommande désormais un point d’eau pour 10 laitières. » Un abreuvoir individuel comptant pour un point d’eau. Un modèle collectif pour deux (pas plus puisque l’animal se place parallèlement à l’abreuvoir pour la buvée). « D’autant qu’en été, quand les besoins sont les plus importants, la dominante se positionne de tout son long devant l’abreuvoir profitant de la légère évaporation pour se rafraîchir et ne bouge plus interdisant l’accès à l’eau à toutes les dominées. »
Où implanter ses points d’eau ?
« Autour d’un abreuvoir, il faut toujours ménager un dégagement suffisant. » Le conseiller recommande par exemple 3,5 m entre le mur porteur du bout d’une rangée de logettes et le mur de pignon du bâtiment pour placer un point d’eau. « Cet espace permet à deux vaches de se croiser à côté de l’animal qui boit généralement placé parallèlement à l’abreuvoir. » Surtout, il faut éviter deux points d’intérêt à proximité immédiate (au moins 2 m). « Pas d’abreuvoir trop près d’une brosse à vache qui génère en plus beaucoup de poussière, d’un Dac, d’un bloc de sel, d’un robot de traite… Sinon les dominantes s’accaparent ces points d’intérêt et empêchant l’accès à l’abreuvement proche des dominées qui doivent attendre que les autres dorment la nuit pour boire. »