La confiance en l’avenir et la confiance en l’autre sont les moteurs d’une économie dynamique et le ciment des lendemains sereins. La confiance est en fait une proche cousine de l’espérance. Or, les baromètres d’opinion le montrent : les Français sont actuellement dans un climat de défiance. L’enjeu des mois qui viennent sera de rétablir cette confiance, sans quoi « l’écroulement de l’économie » évoqué par le Premier ministre, Édouard Philippe, est bien possible.
Il faudra une force de persuasion hors du commun pour rétablir la confiance. D’une part, parce que chacun est davantage prédisposé à épargner qu’à consommer par temps incertain. Or, le PIB français tient pour 55 % à la consommation des ménages. Et puis, il y a les faits : dans 15 jours, les généreux dispositifs de soutien déployés dans l’urgence par l’État vont progressivement être resserrés. Face à une activité ramollie, les entreprises pourront difficilement maintenir les salaires ; certaines seront contraintes de licencier.
Le monde se trouve à la veille d’un choc économique jamais connu en temps de paix. Le réveil d’un confinement anesthésiant de 8 semaines s’annonce rude. À partir du 1er juin, quand l’économie sortira de réanimation, on risque fort de voir surgir une situation de détresse économique. Aucun secteur ne sera épargné. Sauf un, prédisent les économistes : le numérique. Un secteur essentiellement aux mains des Chinois et des Américains. La France n’a aucune souveraineté dans ce domaine. Incurie des têtes pensantes qui préfèrent dire comment faire que montrer comment faire ? Heureusement que les agriculteurs ne leur ont pas accordé une confiance aveugle : sans quoi nos assiettes seraient vides à l’heure où « une grave crise alimentaire menace la planète », craint la FAO.