Face à une situation alarmante, les cidriers appellent les acteurs publics et privés à une mobilisation pour soutenir leur filière.
Ventes en recul en grande distribution, difficultés majeures sur les débouchés liés aux cafés, hôtels et restaurants (CHR) ou au tourisme et à l’exportation. Le confinement met la filière cidricole en grande difficulté. D’après l’état des lieux dressé par la Maison cidricole de Bretagne, les producteurs bretons ont accusé une perte de chiffre d’affaires moyen de 43 % en mars et estiment que leur perte moyenne dépassera 71 % en avril, ce taux avoisinant même les 90 % pour ceux qui alimentent principalement les CHR.
Pas d’amélioration immédiate
« Et les incertitudes liées au déconfinement ne permettent pas d’envisager dans l’immédiat une amélioration de la situation. Le débouché CHR représente en moyenne 36 % des ventes », poursuivent les responsables. La crise pourrait se poursuivre à l’automne. « Que faire des fruits alors que les chais seront encore pleins de la récolte précédente ? »
Au niveau national, les acteurs de la filière ont interpellé le gouvernement pour que des dispositifs de soutien soient mis en place. Ils demandent le dégagement du marché par le retrait de cidres (distillation industrielle…) et de pommes. « Les volumes à retirer du marché sont aujourd’hui estimés à 200 000 hL de cidre et 100 000 t de pommes. Pour les organisations de producteurs, nous demandons aussi la réinscription du cidre sur la liste des produits à base de fruits et légumes transformés dans l’OCM Fruits et Légumes. » Troisième attente : un appui financier à la communication de crise.
« La filière s’est inscrite dans la montée en gamme, la diversification et la modernisation des produits, dans la progression des modes de production les plus respectueux de l’environnement. Cet élan ne doit pas s’arrêter. Les interventions du gouvernement et des régions sont essentielles », estime Marc Roubaud, président de l’Union nationale interprofessionnelle cidricole (Unicid).