Le trèfle ressemble en un point à l’humain : quand il peut faire simple, pourquoi ferait-il compliqué ? Autrement dit, si le trèfle dispose de suffisamment d’azote disponible dans le sol, les bactéries fixatrices ne vont pas trop travailler. À l’inverse, plus le sol est pauvre en azote, plus la fixation de l’azote de l’air est efficace par la légumineuse. La fixation symbiotique d’une légumineuse est en effet très variable selon l’espèce et la richesse du milieu : 40 à 200 kg/ha d’azote captés par an.
De même, il est communément admis que les légumineuses libèrent de l’azote par leurs racines et que c’est ainsi que les graminées en profitent pour se nourrir à peu de frais : pas totalement exact ! Il existe en effet une libération de certains composés azotés solubles à partir des racines et des nodules de légumineuses, mais en quantité négligeable.
En fait, la plus grande partie de l’azote est entreposée dans les parties aériennes du trèfle, le restant est stocké dans la couronne, les racines et les nodosités. Les estimations montrent qu’environ 75-80 % de l’azote est retenu dans les parties aériennes de la plante. Lorsque la légumineuse est consommée par les animaux, 80 à 90 % de l’azote contenu dans les parties aériennes des légumineuses passe à travers l’animal et est excrété dans l’urine et les fèces. Et c’est ainsi que la graminée profite de l’azote fixé par le trèfle. Conclusion : l’agriculteur a intérêt à ne pas travailler (en l’occurrence ne pas épandre d’azote) s’il veut que le trèfle travaille à sa place !
Le trèfle fait le travail