Le seigle fourrager est une espèce intéressante à intégrer dans les Cive car il produit beaucoup de biomasse et laisse des parcelles propres avant les semis de maïs.
Le seigle fourrager utilisé en culture intermédiaire à vocation énergétique (Cive) de l’EARL de Lorozan, à Plourin-lès-Morlaix (29), mesurait au moment de sa fauche, la semaine dernière, « entre 1,60 m et 1,70 m », selon les associés. Cette céréale a été choisie par les agriculteurs pour alimenter leur unité de méthanisation. La raison : ses facultés à produire beaucoup de volume. En moyenne, 25 à 30 t de matière brute ont été ensilées à l’ha.
Cette Cive composée uniquement de seigle pur a été semée fin septembre à raison de 100 kg/ha, pour être fauchée puis ensilée avec un grain au stade légèrement pâteux. « C’est le meilleur compromis entre bonne production de biomasse et forte valeur énergétique. C’est aussi un stade où le seigle sera facilement dégradé dans le digesteur », font observer les agriculteurs.
Attention aux pics de travail
« La structure du sol est très bonne derrière un seigle et les parcelles sont très propres », observent David et Thomas Prigent, 2 des associés de la structure. Seuls quelques pâturins réussissent à se développer sous la masse de seigle, mais très peu de dicotylédones (mourons…) sont présentes après ensilage. « Nous allons par la suite semer un maïs avec un itinéraire technique simple, sans labour et sans destruction chimique : une fois fauché, le seigle ne repousse pas s’il a épié ». Des passages de déchaumeur à disques indépendants et de herse suffiront pour la préparation des parcelles.
Dans ce secteur géographique plutôt froid, l’ensilage du seigle intervient tardivement, au même moment que les semis de maïs. « Il y a un gros pic de travail, c’est un des rares inconvénients ». Impossible de récolter un seigle plus précocement sans dégrader sa production de biomasse, le maximum de matière verte étant produite dans les dernières semaines de culture.
Cive d’hiver préférée à Cive d’été
La mise en place de Cive d’été a été abandonnée par les agriculteurs finistériens, car plus coûteuse. « Nous avons essayé des semis de maïs après moisson d’orge, pour une récolte à fin novembre ». Le seigle a été préféré comme culture intermédiaire, même s’il ne valorise pas les effluents de l’élevage comme le maïs. « Le maïs peut recevoir des épandages l’été, ce n’est pas le cas du seigle avant semis. Il faut jongler avec ses capacités de stockage d’effluent ». Au total, l’implantation du seigle a coûté 100 € de semence / ha, 65 € / ha sur le poste semis et 130 €/ha de récolte (hors transport, tassage et bâche plastique).
Cyrille Renaud
Bonjour,
En effet, c’est arrivé l’année dernière en région Centre.
À contrario, cette année, c’est l’effet inverse, avec une structure plutôt humide, les parcelles le soins tassées sont celles de seigle.
Il faut dégager le bénéfice / risque et faire ses choix en fonction des ses priorités.
Le Hénaff Guy
Juste une réflexion de « vieil » agronome
J’ai commencé ma carrière fin 76, comme contrôleur laitier dans la presqu’île de Crozon. Cette année là, les maïs semés derrière des ensilages de ray-grass ou de seigle, n’ont pratiquement pas reçu d’eau durant leur végétation. Avec une sécheresse qui avait débutée dès février, les dérobées (appelées maintenant cultures intermédiaires) avaient vidée la réserve utile : les rendements de des maïs ont donc été particulièrement bas. C’est donc un scénario possible a intégrer dans les processus de décisions, à moins que les CIVE deviennent les cultures les plus rémunératrices pour les agriculteurs?
Cordialement